La guerre marque les artistes d’une manière singulière. En effet, elle demeure un moment de crise qui révèle les caractères les plus instinctifs de l’Homme, ainsi, la dimension particulièrementinhumaine de la 2nde guerre mondiale se dévoile à l’opinion publique à travers la représentation notamment artistique des camps d’extermination situés à l’Est de l’Europe. Longtemps inconnus despopulations non visées par les génocides nazis, la plupart de ces transcriptions représentent une réalité morbide, dérangeante. Zoran Music, rescapé du camp de Dachau, déclare en 1998 « L’Artiste doitexprimer sa vérité, faire un avec elle. Il voudrait être dans la toile et la toile dans lui. Ne plus savoir où il commence, où elle finit. Le tableau n’est pas créé intentionnellement : l’artiste le portesur tout un parcours et le transmet dans un second temps. »
Ainsi, David Olère, porte un vécu psychologique particulièrement lourd, puisque n’étant naturalisé français que depuis 1937, cetartiste d’origine polonaise est déporté à Auschwitz-Birkenau où il sera intégré dans une équipe de Sonderkommando dont le rôle principal est de sortir les corps des chambres à gaz et de récupérer sur leurscadavres tout objet de valeur avant de les enfourner dans les crématoriums. A la libération des camps, sa peinture et ses dessins seront jusqu’à la fin de sa vie, une manière de porter son témoignageautant qu’un moyen de survivre.David Olère naît dans une famille juive de Varsovie, d’un père médecin et d’une mère sage-femme. montre d’un talent précoce envers la peinture , il entre à 13 ans àl’école des Beaux Arts de Varsovie, en dépit de son jeune âge et du numerus clausus à l’encontre des Juifs. Il obtient une bourse et quitte la Pologne pour Berlin, trois ans plus tard. Il y est engagé parErnst Lubitsch à l’Europäische Film Allianz (Alliance européenne du Film) comme peintre, maquettiste et décorateur de studio.
En 1923, il émigre à Paris, s’installe à Montparnasse, fréquente de…