Giono, un roi sans divertissement : la mort du loup

Giono, Un roi sans divertissement : LA n°3
La mort du Loup
Un roi sans divertissement, première chronique romanesque de Jean Giono, de 1946, bascule du premier récit au second, du roman policier auroman moral, psychologique et métaphysique centré sur le thème du divertissement nécessaire à la condition humaine menacée par le désespoir et l’ennui.
Ainsi le second récit fait au narrateuranonyme du premier récit en 1916 par de vieux villageois qui furent témoins du drame raconté est-il en grande partie consacré à une battue au loup méthodiquement organisée par le héros Langlois, anciencapitaine de gendarmerie revenu au village comme commandant de louveterie : au terme de celle-ci, Langlois porte le coup de grâce à l’animal acculé, trait ultime d’une tragédie dont le sens profond sembleéchapper au narrateurs et témoins.
Nous étudierons ici le tragique de l’épisode, puis l’opposition entre le héros et les autres personnages, enfin nous montrerons en quoi cet épisode peut êtreinterprété comme une allégorie de la condition humaine.
I- Le tragique de l’épisode
1) Le meurtre du loup s’opère dans une curieuse atmosphère, cérémonie (paisible)
– Il a lieu un dimanche : à la placede la messe
– Langlois arrête les chasseurs
– Il entre dans le cercle tragique
– Métaphore L5 : « torches- colombes »
– Répétition incantatoire de « s’avance » et du détail « pas à pas »
-Lenteur mise en évidence par les nombreux blancs typographiques
– Reprise incantatoire du mot « paix »
2) La mort du loup
– Il est personnifié
– Il a le droit à une mort royale
– Le loup est acculédevant une sorte de mur qui fait penser à un mur théâtral
– Ce loup ne choisit pas de bondir pour fuir : il semble accepter un sort qu’il a jugé inéluctable
– Son attitude est celle d’un héros tragique- L14 : « pattes croisées » : il est détendu
– Il se laisse tuer sans résistance
3) Le tragique de la scène vient également d’une part laissée au mystère
a) Complicité mystérieuse entre…