Le Président qui n’aimait pas la presse
TRIBUNE
Par Jacqueline Papet vice-présidente de la CPNEJ (Commission paritaire nationale de l’emploi des journalistes)Jean-François Cullafroz ex-secrétairegénéral de l’union syndicale des journalistes CFDT Nicolas Thiéry secrétaire général de l’union syndicale des journalistes CFDT et Christophe Pauly secrétaire général du syndicat national des médiasCFDT
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Monsieur le président de la République, Hervé Ghesquière, Stéphane Taponier et leurs trois accompagnateurs afghans sont otages depuis plus de deuxcents jours, victimes de leur métier en Afghanistan. En France, des ministres continuent de remettre en cause la liberté d’expression et la profession de journaliste. Les journalistes CFDT n’entendentpas déserter le terrain de la liberté de la presse ici et là-bas, et c’est publiquement qu’ils expriment leur indignation et leur inquiétude. Lundi soir, pas une fois vous n’avez cité le nom de cesdeux journalistes, dont l’un est adhérent de la CFDT. Et pourtant, on dit que les services de M. Kouchner alliés à ceux de M. Morin œuvrent dans l’ombre. Deux cents jours, c’est long ! Deux cents jourspour les familles, les amis, les collègues, France Télévisions, l’ensemble de la profession et aujourd’hui nos concitoyens qui voient s’afficher leurs portraits sur les écrans ou au sommet du montBlanc. Il y a quelques mois, ils n’étaient que des fantômes dont on ne donnait même pas le nom. Mais pour vous, Monsieur le Président, qui sont-ils ? Quand la présidence de la République lesconsidérera-t-elle comme deux professionnels d’un service public victimes de la barbarie ? Des journalistes ? Vous avez dit que c’est une profession difficile, le constat est ancien, au-delà de nos frontières,dans des théâtres de guerre, en centre-ville comme en périphérie, dans des zones industrielles à l’abandon comme dans des zones d’habitations déshéritées, là où de simples citoyens s’étonnent que…