La chute de Robespierre :
Le complot du 9 Thermidor
« Je sais le sort qu’on me garde. » (1791). « Les honneurs du poignard me sont aussi réservés […] ; Ma chute s’avance à grands pas. » (1793) _ Maximilien de Robespierre
Maximilien de Robespierre est né à Arras en 1758. Il y exerce la profession d’avocat. Elu pour les Etats Généraux de 1789, il devient ensuite membre de l’AssembléeConstituante et chef du club des Jacobins. Il fait partie de la branche « Montagnarde » ce qui fait de lui l’un des révolutionnaires les plus radical.
Ses discours violents permettent d’alimenter l’insurrection populaire et les massacres du 10 août 1792, qui signent la chute du roi. Il votera d’ailleurs la mort de celui-ci.
Persuadé que la Révolution, fragile, nécessite une lutte permanente, ilsoutient une politique violente. Il fait ainsi éliminer tous ceux qu’il considère comme ennemis de la Révolution. Ce n’est pas moins de 50 000 suspects, y compris certains de ses compagnons révolutionnaires de la première heure qui seront guillotinés tout au long de cette période appelée « La Terreur » (citons l’exécution de girondins en Octobre 1993, de Danton et de ses amis, d’Hebert et de sespartisans)
Ces agissements semblent bien loin des dispositions de la Constitution de l’An I, mais celle-ci est mise en suspens en raison de l’état de guerre intérieure et extérieure.
Ce n’est pas Robespierre lui-même qui choisit ces exécutions, mais un organe institutionnel important : Le Comité de Salut Public, qu’il domine de fait.
C’est un corps exécutif mis en place par la Conventionnationale le 6 avril 1793 afin de faire face à la situation d’urgence créée par les troubles extérieurs (guerre) et intérieurs (contre-révolution). C’est un organe de surveillance de l’exécutif, qui s’est progressivement arrogé de vastes prérogatives politiques.
Par la loi du 14 frimaire an II, la Convention lui confère formellement le pouvoir exécutif.
Cette politique de Terreur semble fonctionnerpuisque les victoires militaires se succèdent et que les exécutions systématiques, jugées devant le Tribunal révolutionnaire, stoppent le mouvement contre révolutionnaire.
Pourtant, comme lui-même l’avait pressenti, la « chute de Robespierre avance à grands pas » ;
La guillotine se retournera contre son plus grand commanditaire le 28 juillet 1794.
De quelle manière et pour quellesraisons la Convention a-t-elle pu se retourner contre cet homme, a qui elle avait conféré tant de pouvoirs ?
C’est en analysant les raisons, plus ou moins complexes, plus ou moins structurelles de cette issue fatale (I) que l’on peut parvenir à comprendre la journée du 9 Thermidor de l’an II et ses conséquences (II).
I La Situation Avant le 9 Thermidor de l’An II
La journée du 9 Thermidor estl’aboutissement de causes conjecturelles (A) mais elle est surtout la résultante de causes plus structurelles (B).
I.A La journée du 8 Thermidor de l’An II
En juin 1794, afin de mettre les choses au clair à propos des fêtes en l’honneur de l’Esprit suprême (voir I.B), la Convention (et notamment Vadier) interpelle Robespierre à ce sujet et demande des explications.
Il se vexe et décide alorsde ne plus participer aux réunions du Comité de Salut Public. Cette réaction lui portera préjudice car elle permettra à ses adversaires de s’organiser durant six semaines décisives.
En effet, le 8 Thermidor, Robespierre tente de porter le conflit qui l’oppose aux modérés devant la Convention. Il se justifie lors d’un discours et s’indigne des accusations et des rumeurs de plus en plusnombreuses contre lui. Il retrace les différentes attaques qui lui sont portées et désigne ses ennemis par des allusions transparentes.
Pour lui, la solution est toute trouvée : il faut punir les traîtres et renouveler les bureaux du Comité.
La nuit du 8 au 9 Thermidor, une conspiration visant la chute de Robespierre s’organise. Elle a eu comme déclencheur ce discours.
En effet, des anciens…