e terme de CONTRE-REFORME désigne tout à la fois les mesures prises par l’Eglise de Rome pour corriger ses abus et tenter de contrer la montée du protestantisme. Il a été inventé par des historiensau XIXe siècle. Cette évolution sémantique pourrait laisser imaginer un aspect exclusivement défensif, sinon offensif de l’activité de l’Eglise du milieu à la fin du Seizième Siècle. Une RéformeContre. Or cela n’est pas complètement exact. Et pour plusieurs raisons : tout d’abord les nécessités d’une Réforme de l’Eglise avaient été réclamées bien avant que Luther n’affiche ses 95 points surl’église de Wittemberg (voir l’article Réforme). D’autre part, l’Eglise ne dispose pas de moyens militaires suffisants pour s’opposer aux protestants (se rappeler du mot fameux de Staline au XXe siècle : »l’Eglise ?, combien de divisions ? »). Au seizième Siècle, la Papauté n’est pourtant pas sans ressources militaires, et les Pape Sixte IV ou Jules II montreront des dispositions pour la guerre au seindes étaits Italiens afin de récupérer ou conforter les Etats Pontificaux. Mais hors d’Italie, un conflit est impossible. Pour faire appliquer par la force ses condamnations dogmatiques, Rome dépend dubras armé des Etats dans lesquels se développent les Eglises luthériennes et calvinistes. Or la question de la souveraineté sur l’Italie empoisonne les rapports entre le Saint Siège et les roisd’Allemagne et de France. Les troupes de Charles-Quint iront même jusqu’à prendre et mettre à sac Rome et le Vatican en 1527. Clément VII devra se soumettre à l’Empereur, lui remettre Parme, Plaisance etModène, et le ceindre des couronnes d’Allemagne et d’Italie à la grande fureur de François 1er. Le bras de fer entre les deux rois pour la question italienne va jouer toute la première moitié du SeizièmeSiècle sur le soutien ou l’indifférence de l’un ou de l’autre au schisme protestant qui se développe. Elle pourrait expliquer en partie les échecs des légats envoyés aux diètes de Nuremberg…