Introduction :
Ce dossier portant sur Albert Thomas et la mobilisation industrielle durant la guerre 14-18 se compose de 2 documents. Le premier est un extrait du discours d’Albert Thomas prononcé le 1er septembre 1917 à l’usine de Renault Billancourt. Il a été cité dans le numéro d’avril-juin 1974 de la revue « Le mouvement social » fondée en 1960 par Jean Maitron. Publiée par l’association dumême nom, elle rend compte de l’histoire sociale. Le second est une photographie tirée du livre Renault, usine de guerre 1914-1918 de Gilbert Hatry. Les principaux personnages représentés sont Albert Thomas, Ministre de l’Armement de 1915 à 1917, Jeanne Pallier, présidente du club d’Automobile féminin, Louis Renault, fondateur et directeur des usines automobiles Renault et le colonel Ignatieff,attaché militaire de Russie à Paris.
L’élément central de ces documents est le personnage d’Albert Thomas, né en 1878 de parents boulangers à Champigny-sur-Marne, il est diplômé de l’ENS et commence une carrière de professeur d’histoire. Il adhère à la SFIO et fonde la Revue syndicaliste qui devient plus tard La revue socialiste, en 1905. Il est nommé sous-secrétaire d’Etat à l’artillerie et àl’équipement militaire en 1914, puis ministre de l’Armement en 1915. Considéré comme un des chefs de fil du réformisme social, il prend la tête du BIT en 1920 dont il avait été l’inspirateur. Dans son rôle de ministre de l’Armement, il a su mettre à profit ses convictions socialistes et des relations étroites avec le patronat pour permettre la victoire militaire et économique de la France. Nous nousdemanderons comment et pourquoi Albert Thomas a-t-il contribué à installer une unité sociale pendant la première guerre mondiale ?
Nous verrons dans une première partie le contexte de crise dans lequel se met en place la mobilisation industrielle. Dans une seconde partie de quelle manière Albert Thomas a tenté de garantir les intérêts de chacun. Dans une troisième partie, quel est l’enjeu d’unetelle politique.
I- ————————————————-
Le contexte de la mobilisation industrielle.
A- Une mobilisation industrielle tardive mais explosive.
Le gouvernement et l’état-major français avaient prévu une guerre courte et de mouvement.
Le plan français de mobilisation « plan 17 » ne prévoyait pas de mobilisation industrielle : le matériel produit avant laguerre devait suffire, le ravitaillement dû aux pertes et à la consommation normale revenait aux entreprises privées spécialisées dans l’armement (Creusot, Saint-Chamond). Les ouvriers mobilisés étaient au total 45000 à 50000.
Suite à la bataille de la Marne (6-9 septembre 1914) : stock épuisé.
20 septembre 1914 : Millerand, ministre de la guerre convoque les principaux industriels à Bordeaux.Abandon du monopole et répartition de la prod° par groupe régional.
Product° demandée : 100000 obus 75mm par jour.
Retour d’un grand nombre d’ouvriers ds les usines pr soutenir la prod° : à l’armistice 1,7 millions d’ouvriers ds les usines d’armement.
l. 4-5 « une foule… dépassant vingt mille ouvriers et ouvrières »
La mission qui incombe à Albert Thomas en tant que secrétaire d’Etat àl’artillerie et à l’équipement militaire: l. 9-10 « il faudra produire, produire encore, aménager la production , l’organiser par le travail du Parlement et du gouvernement ».
B- Le contexte de division social.
Il ne nie pas l’antagonisme de classe : « des classes il y en a » l.15
Union national difficile : l. 15-16 « à la veille de la guerre, la classe ouvrière française se révoltait parfois contretelle vaine théorie de fausse paix sociale ».
Avant la guerre plusieurs mvts de grève : 1er mai 1906 : grève importante des syndicalistes français pour la journée de 8 heures de travail.
4 Août 1914 : Poincaré discours sur l’union sacrée : rassemblement de tous les mouvements politiques et religieux français pour la victoire de la France.
La CGT et la SFIO se rallie à cette union.
La…