La recherche de la vérité

Ce que nous pensons, c’est l’être, car ne rien penser c’est ne pas penser du tout. Nous pensons, donc l’Être existe : pour Malebranche, le cogitocartésien est la preuve immédiate de l’existence de Dieu. Cet être, c’est l’être pur et simple, l’être sans restriction, sans division, sans limitation, « en un motl’être. » En tant que nous pensons, nous sommes un fragment de cet être :

« Tous les êtres particuliers participent à l’être, mais nul ne l’égale.L’être renferme toute chose, mais tous les êtres et créés et possibles, avec toute leur multiplicité, ne peuvent remplir la vaste étendue de l’être. »
Cet êtreest découvert par nous dans chacune de nos idées qui émanent de l’infini. Avant l’idée que nous pouvons nous faire de nous-mêmes, avant toute certitudequant à la réalité du monde extérieur, nous voyons en nous-mêmes l’infini ; en nous-mêmes, c’est-à-dire en Dieu :

« Mais il n’en est pas de même de l’êtreinfiniment parfait ; on ne le peut voir que dans lui-même ; car il n’y a rien de fini qui puisse représenter l’infini. L’on ne peut donc voir Dieu qu’iln’existe ; on ne peut voir l’essence d’un être infiniment parfait sans en voir l’existence ; on ne le peut voir simplement comme un être possible ; rien nele comprend, rien ne le peut représenter. Si donc on y pense, il faut qu’il y soit. »[1]
Malebranche donnait priorité à la raison sur la Révélation :Conversations chrétiennes, Entretien 1: « Si donc vous n’êtes pas convaincu par la raison, qu’il y a un Dieu, comment serez-vous convaincu qu’il a parlé? »