La relation enter les dieux et les hommes dans l’odyssée

Commentaire d’un extrait du Gorgias de Platon

« Calliclès: Mais si Socrate, c’est d’eux que tu parles, absolument! Car comment un homme pourrait-il être heureux s’il est esclave de quelqu’un d’autre? Veux-tu savoir ce que sont le beau et le juste selon la nature? Hé bien, je vais te le dire franchement! Voici, si on veut vire comme il faut, on doit laisser aller ses propres passions, sigrandes soient-elles, et ne pas les réprimer. Au contraire, il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de si grandes passions et de les assouvir avec tout ce qu’elles peuvent désirer. Seulement, tout le mon,de n’est pas capable, j’imagine, de vivre comme cela. C’est pourquoi la masse des gens blâme les hommes qui vivent ainsi, gênée qu’elle est de devoir dissimuler sapropre incapacité à le faire. La masse déclare donc bien haut que le dérèglement – j’en ai déjà parlé è est une vilaine chose. C’est ainsi qu’elle réduit à l’état d’ esclaves les hommes dotés d’une plus forte nature que celle des hommes de la masse; et ces derniers, qui sont eux-mêmes incapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice à causedu manque de courage de leur âme. »

Platon, Gorgias

Introduction

L’intention de Calliclès dans ce passage est de justifier les passions et l’accomplissement de celles-ci et de montrer comment la loi, et plus largement le droit, ont été crées afin d’empêcher aux plus forts d’assouvir ces passions. Cette analyse répond à une double nécessité: il faut d’une part montrer ce que signifieêtre heureux selon la nature et d’autre part, montrer à quelles fins les hommes établissent la loi.
La thèse de Calliclès consiste alors à dire que les plus habiles son,t ceux qui ont les plus fortes passions et que les valeurs morales sont le fruit de la faiblesse et du ressentiment de la foule. C’est donc à une réflexion sur les rapports entre nature et convention que nous invite le texte.
Leproblème soulevé par le texte est dès lors celui de savoir que faut-il faire pour vivre selon la vertu. Faut-il se maîtriser, avoir une emprise sur ses passions ou bien faut-il au contraire les débrider?
La structure du passage est très claire: le premier aspect de la thèse de Calliclès (« Mais si Socrate (…) tout ce qu’elles peuvent désirer ») souligne la nécessité d’assouvir tous ses désirs etde mettre en œuvre de l’habilité pour y parvenir. C’est alors vivre bien, vivre en conformité avec la nature et seuls les plus forts peuvent jouir d’un tel mode de vie. Ceci est l’objet du second aspect de la thèse défendue par Calliclès (« Seulement, tout le monde n’est pas capable (…) à cause du manque de courage de leur âme ») qui monte que la plupart des individus, les gens de la foule, neparviennent à réaliser leurs désirs en raison de leur faiblesse. A cause de cette faiblesse même, ils créèrent les valeurs morales (la justice, le bien, la vertu, etc.) contraires aux valeurs de la nature, si bien que la vertu pour eux consiste à vivre bien.

Première partie: explication du texte

Dans le Gorgias de Platon, trois interlocuteurs différents répondent aux questions de Socrate, etparmi l’un deux, se trouve Calliclès. Celui-ci prend la parole après que Socrate ait eu l’outrecuidance, selon lui, d’affirmer qu’il vaut mieux être puni injustement que de commettre l’injustice sans être puni. Ceci donne alors à Calliclès l’occasion de faire ici l’apologie du pouvoir fort. Il commence par définir ce qu’il entend par la vertu, non pas selon la convention, mais selon la nature.Pour lui, il faut donner à ses désirs le plus de concrétude possible, chercher à tous les réaliser, sans imposer de limites à son appétit de jouissance. Comme la vraie vertu suppose une connaissance authentique du bien, être vertueux selon les valeurs de la nature (la nature renvoyant à l’opposé de la convention, ou encore des lois de la raison), c’est laisser aller ses passions. Ce « il faut »…