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Méthodes et problèmes
Versification
Laurent Jenny, © 2003
Dpt de Français moderne – Université de Genève
Sommaire
* Introduction: le vers et le poème
I. Le rythme
1. Deux conceptions du rythme
1. Conception numériste du rythme
2. Conception énonciative du rythme
3. Généralité du rythme dans le discours
4. L’identification du rythme2. Conventions pour la notation rythmique
5. Accents
6. Prosodie
1. Décompte des syllabes
2. Hiatus
7. Découpage des mesures rythmiques
3. Rythme et limites métriques
4. Rythme et syntaxe
3. Les valeurs du rythme
8. Valeurs iconiques
9. Valeurs expressives
10. Valeursconnotatives
11. Valeurs figurales
II. Le vers
4. Définition générale du vers
5. Vers et mètre
12. Différents types de mètres
13. Différents mètres en français
5. Mètres simples
6. Mètres composés
14. Virtualités expressives des différents mètres en français
7. Le décasyllabe
8.L’alexandrin
9. Les mètres impairs
15. Vers pseudométriques
16. Vers libres
6. Césure
17. Définition de la césure
18. Affaiblissement de la césure
III. Versification et effets de sens
7. Discordances
19. Figures de discordance dans le vers métrique
10. Rejets
11. Contrerejets
12.Enjambements
20. Les discordances dans le vers libre
21. Fonction des discordances
13. Effets sur la réception
14. Effets mimétiques
15. Effets sémantiques
8. Vers et parallélisme
22. Rimes
16. Forme et qualité de la rime
17. Fonction strophique de la rime
18. Fonctions sémantiquesde la rime
1. Stratégie classique de la rime
2. Stratégie romantique de la rime
* Conclusion
Introduction: le vers et le poème
Le vers est une forme du signifiant qui n’est pas absolument nécessaire au poème comme nous le montrent beaucoup de poèmes modernes depuis les Petits poèmes en prose de Baudelaire jusqu’aux Calligrammes d’Apollinaire ou aux poèmes àcontraintes de Georges Perec.
Cependant il existe des affinités entre le vers, qui, dans sa forme métrique, repose sur un parallélisme de forme, et la forme sémantique du poème, le plus souvent construite comme une suite d’analogies.
Plus largement, on peut considérer le discours en vers comme un cas particulier du discours à contrainte: en effet des contraintes de forme, concernant lesignifiant, viennent s’ajouter aux contraintes grammaticales et discursives ordinaires. Cette complexité formelle favorise une complexité sémantique du poème.
I. Le rythme
I.1. Deux conceptions du rythme
Dans l’approche contemporaine du vers, deux approches sensiblement différentes du rythme s’opposent. On peut appeler la première numériste et la seconde énonciative.
I.1.1. Conception numériste durythme
Dans la conception numériste du rythme, on découpe le discours en mesures rythmiques délimitées par des accents et définies par leur nombre de syllabes. C’est une façon courante de procéder depuis le 19e siècle. Elle est parfois rendue problématique par des désaccords des auteurs sur les accents à prendre en compte. Cependant, ces dernières années des propositions intéressantes etrigoureuses ont été faites pour clarifier la question de l’accent.
I.1.2. Conception énonciative du rythme
Le théoricien Henri Meschonnic [1982] a développé une conception énonciative du rythme. Plus complexe, elle prend en compte non seulement une multiplicité d’accents hétérogènes, les uns obligatoires et les autres facultatifs (notamment des accents de début de mot) mais aussi les reprises de…