Il existe une apparente contradiction entre les récents reculs des droits politiques et des libertés civiles et l’émergence d’une conscience démocratique mondiale nourrie par les nouveaux moyens de communication et des interdépendances de plus en plus marquées. L’étude menée par Freedom House en 2010 révèle que la liberté et la démocratie ont perdu du terrain pour la quatrième année consécutive,tandis que la liberté de la presse reculait pour la huitième année d’affilée.
La liberté a diminué dans 40 pays alors qu’elle n’a progressé que dans 16 et que l’on compte désormais trois démocraties électorales de moins, soit 116 au total. Si 46 % de la population mondiale vit dans l’un des 89 pays « libres » et 20 % dans l’un des 58 pays « partiellement libres », il n’en reste pas moins que 34% de l’humanité (soit plus de 2,3 milliards de personnes) vivent dans l’un des 47 pays considérés comme « non libres ».
La liberté de la presse a également reculé presque partout dans le monde, et des signes négatifs sont perçus dans ce sens en Afrique sub-saharienne, en Amérique Latine, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Seulement 16 % de la population mondiale vit dans l’un des 69 paysdotés d’une presse « libre », 44 % dans l’un des 64 pays où la presse est « partiellement libre » et 40 % vit dans l’un des 63 pays où la presse est bâillonnée.
Bien que la conception et la concrétisation de la démocratie ne soient pas les mêmes partout, on s’accorde généralement à la définir comme une relation entre des citoyens responsables et un gouvernement à l’écoute qui encourage laparticipation au processus politique et garantit un certain nombre de droits élémentaires. Reliés par Internet, les plates-formes mobiles, les médias et des intérêts communs, des « citoyens du monde » jettent les bases d’une nouvelle forme de démocratie participative. Des individus, des groupes et même des pays entiers s’auto-organisent autour d’idéaux partagés, indépendamment de tout contrôleinstitutionnel traditionnel et sans considération de nationalité ou de langue. Ces nouvelles formes de démocratie sont en passe de devenir un pouvoir social sans équivalent.
Des milliers, voire des millions de personnes s’insurgent contre les injustices perpétrées dans les différentes régions du globe et font pression sur les instances locales, régionales ou internationales pour y mettre un terme. Ledéveloppement des médias numériques apporte également une réponse aux craintes de monopolisation et de mise sous tutelle des médias d’information.
Toutefois, cette formidable poussée démocratique ne pourra perdurer que si nous nous dotons de méthodes pour contrer les tentatives de manipulation de l’information et de politiques garantissant la liberté d’Internet. Les régimes autoritaires ont deplus en plus en plus recours à la censure, ils cherchent à museler la blogosphère et le journalisme sur Internet et vont même jusqu’à utiliser des cyber-armes pour saper la progression de la démocratie. Les fervents de la démocratie devront donc gagner en efficacité pour veiller à ce que les reculs actuels ne compromettent pas l’essor démocratique sur le long terme.
Parmi les facteurs qui dopentles valeurs démocratiques, citons les systèmes médiatiques et d’actualité internationaux, les interdépendances mondiales, le recul de l’analphabétisme, la collaboration planétaire dans le cadre des normes ISO, les traités internationaux, la multipolarité et le multilatéralisme dans le processus décisionnel, les événements qui imposent une coopération mondiale (comme la crise financière, leterrorisme et le changement climatique), l’optimisation des systèmes d’évaluation qualitative de la gouvernance (notamment le e-gouvernement et des systèmes judiciaires transparents) et le nombre et l’influence croissants des ONG.
Il est essentiel d’optimiser les processus électoraux afin de garantir des élections légitimes et d’établir des normes mondialement reconnues et utilisées par les…