Le camp de concentration

Auschwitz était principalement constitué de trois camps :
Auschwitz I, ouvert le 20 mai 1940 — Le camp souche (principal) est un camp de concentration où périrent près de 70 000 hommes, au début des prisonniers de guerre et des opposants politiques polonais et soviétiques ; ensuite des Juifs et des résistants de toutes nationalités.
Auschwitz II (Birkenau), ouvert le 8 octobre 1941 — À la foiscamp de concentration et centre de mise à mort immédiate où périrent plus d’un million de personnes, juives dans leur immense majorité ainsi que des Tziganes.
Auschwitz III (Monowitz), ouvert le 31 mai 1942 — Un camp de travail pour les usines IG Farben.
Ces trois camps étaient complétés par une cinquantaine de petits camps dispersés dans la région et placés sous la même administration.Auschwitz I[modifier]
Articles connexes : Arbeit macht frei, Expérimentation médicale nazie, Chambre à gaz et Shoah.

La création du camp souche Auschwitz I est décidée par les SS en février 1940 sur l’emplacement d’anciennes casernes polonaises, vides depuis que la région a été annexée par le Reich. Les premiers prisonniers polonais, au nombre de 720, arrivent en juin 1940. Auschwitz est àl’origine un camp de concentration et de travail forcé. Le camp accueille les hommes politiques et les intellectuels opposés au régime nazi, puis des prisonniers de guerre soviétiques, des criminels allemands, des prisonniers politiques, ainsi que des « éléments asociaux » (vocable nazi) tels que les tziganes, les prostituées, les homosexuels, les handicapés, les témoins de Jéhovah et les Juifs. En 1940,le camp interne compte entre 13 000 et 16 000 hommes. Le nombre de détenus s’élève jusqu’à 20 000 en 1942.
L’entrée dans le camp se fait par un portail qui porte l’inscription, reprise de Dachau, Arbeit macht frei : « Le travail rend libre ». Chaque jour, lorsque les prisonniers quittaient le camp pour aller travailler, c’était au rythme d’une marche mise en musique par un orchestre de détenus,et il en était de même lorsque de nouveaux trains arrivaient.
Pour surveiller les détenus, les SS puisaient parmi les plus violents des criminels allemands reconnus pour des actes de violence. Ce sont les Kapo. Les détenus étaient identifiés par un symbole cousu sur leur combinaison de bagnard : prisonnier politique, Juif…, ces derniers étant les plus maltraités. Les détenus sont tatoués.Entrée d’Auschwitz I avec l’inscription Arbeit macht frei (« le travail rend libre »).
Les prisonniers travaillaient pendant six jours, si ce n’est sept par semaine. Le dimanche était réservé à la toilette personnelle. Ce qui causa rapidement de nombreux décès pour malnutrition et manque d’hygiène, les mauvais traitements.
Lorsque Adolf Hitler décide l’extermination systématique des Juifs à grandeéchelle, Rudolf Höss, alors responsable du camp, expérimente divers modes d’exécution. Le nombre de déportés augmente rapidement et il est chargé de trouver une application pratique à la « Solution finale ». Son approche du problème est technique et pragmatique. Les exécutions sont jusqu’ici menées à l’arme à feu, les déportés fusillés au bord de fosses communes qu’ils ont eux-mêmes creusées. D’autresprisonniers recouvrent les corps de chaux. Cette méthode est décrite par lui, lors de son interrogatoire après sa capture, comme peu efficace, lente, et coûteuse en munitions. Prenant modèle sur Treblinka, il fait construire deux petites chambres à l’extérieur du camp, où les déportés sont gazés par les gaz d’échappement d’un camion. Höss raconte que cette opération prenait du temps, que les SSchargés de l’opération abrégeaient souvent, et qu’une portion non négligeable des gazés se réveillaient alors qu’on les enterrait.
C’est en observant les précautions importantes que nécessite l’emploi d’un pesticide utilisé pour nettoyer les baraquements, que l’idée lui vient d’employer le Zyklon B dans ces chambres. Le Zyklon B était un pesticide connu et utilisé couramment dans l’armée…