EXEMPLE DE DISSERTATION REDIGEE
Le destin chez Maupassant
Sujet :
Dans les nouvelles de Maupassant, le personnage principal vit souvent une situation pénible, dramatique, voire tragique. Selon le critique Henri Vergnes, le personnage chez Maupassant est « d’abord la victime de lui-même, plutôt que d’un destin cruel ou moqueur ».
Vous examinerez les causes du malheur despersonnages, dans les nouvelles de Maupassant, et vous réfléchirez à ce qui se cache derrière le destin à l’œuvre dans ces récits.
Corpus : Les nouvelles étudiées en classe, mais aussi celles que vous connaissez par ailleurs ( lectures cursives, etc. )
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La question du destin, de la fatalité, est un thème central de la tragédie antique ouclassique. Mais ce thème littéraire n’est pas réservé au genre théâtral.
Les nouvelles de Maupassant, célèbre écrivain naturaliste de la fin du XIXème siècle, nous confrontent habituellement à des situations humaines difficiles : on a le sentiment que la souffrance et l’échec pèsent comme une fatalité sur les personnages de ses récits. Mais selon le critique Henri Vergnes, si le personnage créépar Maupassant souffre, il doit avant tout s’en prendre à lui-même, car il est, dit-il, « d’abord la victime de lui-même, plutôt que d’un destin cruel ou moqueur ».
Quelle est donc la cause profonde du malheur des hommes selon les nouvelles de Maupassant ?
Nous examinerons d’abord la responsabilité des personnages dans leur propre vie, selon ce que suggère Henri Vergnes ; puis nousdévoilerons l’existence d’une fatalité dans ces récits ; enfin nous réfléchirons à la signification du destin dans l’oeuvre de Maupassant.
Les personnages des nouvelles de Maupassant ne peuvent pas toujours être mis hors de cause dans la survenue de leurs malheurs. Henri Vergne a souvent raison de souligner leur responsabilité.
Ainsi, dans « La dot », une naïve provinciale, Jeanne Cordier, vientd’épouser un jeune notaire récemment arrivé dans la région. Eblouie par son mari, Jeanne n’hésite pas à lui confier l’intégralité de sa dot, et celui-ci en profite pour disparaître avec l’argent. Cette nouvelle peut donc être lue comme une dénonciation de la naïveté stupide des petites bourgeoises provinciales, proies rêvées pour des escrocs sans foi ni loi.
Une autre nouvelle, « La parure », meten scène une jolie et élégante jeune femme, Mathilde Loisel. Celle-ci se révèle touchante parce que, issue d’un milieu modeste, elle ne peut pas vivre ses rêves de raffinement. Exceptionnellement invitée à un bal mondain, elle ne se satisfait pas de sa jolie robe et emprunte un splendide collier de diamants à une amie fortunée. Malheureusement, elle perd cette parure, et elle décide, par fierté,de ne rien dire à son amie mais remplace le collier par un autre, tout pareil. Pour cela, elle et son mari ont dû s’endetter, et ils passeront dix ans dans la misère pour rembourser le prix du collier, en réalité sans valeur. Les goûts de luxe de Mathilde ainsi que sa fierté orgueilleuse auront donc précipité sa chute. Elle aura été d’une certaine manière « la victime d’elle-même ».
Avec« Pierrot », c’est l’avarice crasse des paysans normands qui est mise en lumière : Mme Lefèvre préfère finalement voir mourir son petit chien, Pierrot, dans des conditions atroces, plutôt que de dépenser un peu d’argent pour le garder près d‘elle. En plus de faire le malheur de son chien, elle s’oblige elle-même à renoncer à son animal de compagnie, elle s’enferme dans sa solitude, elle doit mêmeaffronter les cauchemars de la culpabilité causée par sa radinerie.
On voit donc que Henri Vergnes ne manque pas d’arguments pour soutenir que les personnages de Maupassant peuvent être à l’origine de leur propre malheur. Dans cette perspective, on pourrait considérer que Maupassant est essentiellement un satiriste et un moraliste : son but serait de montrer comment un trait de caractère -…