Introduction
1 – Depuis la plus haute Antiquité existent des règles relatives au transport et à l‘échange ou à la vente de marchandises. On constate ainsi que le Code d‘Hammourabi (vers 1700 ans av. J.-C.), premier code connu dans l‘histoire de l‘humanité (même si l‘on connaît l‘existence aussi des tablettes de Warka datant de 2000 av. J.-C.), fait référence à des contrats comme le contrat desociété, celui de dépôt ou encore le prêt à intérêt. Plus tard, les grecs ne connurent pas beaucoup plus de règles sauf en matière maritime où ils inventèrent le prêt nautique, ancêtre du prêt à la « grosse aventure » (ou « prêt à la grosse ») existant au Moyen Âge et qui tenait à la fois du prêt et de l‘assurance. Quant aux Romains, ils inventèrent le terme de commercium qui visait toutes relationsétablies entre plusieurs personnes à propos d‘un bien et parlaient des choses in commercio et de celles extra commercium. En revanche, ils ne furent pas les instigateurs d‘un premier corpus juridique se rapportant directement aux relations entre marchands même s‘ils élaborèrent des techniques juridiques pouvant être employées par les marchands tels que les contrats consensuels comme la vente, ouencore tel que le mandat. Il est vrai qu‘à cette époque les marchands (mercatans) ne bénéficiaient pas d‘un préjugé favorable, le terme « marchands » dérivant du nom du dieu Mercure (Mercuria) qui était le patron des « trafiquants » et… des voleurs. Un droit spécifique aux marchands apparaît au Moyen-Âge avec le développement d’importantes foires dans de grandes villes commerçantes du Nord del’Italie (Pise, Florence, Venise…) ou en Flandres (Bruges, Gand). Ainsi est créée la lettre de change pour éviter de transporter des fonds sur les routes. De même, des règles sanctionnant la faillite du commerçant qui n’honore pas ses dettes sont instituées. Il faudra attendre 1563 pour voir apparaître les prémisses d‘une juridiction commerciale, date à laquelle le Roi Charles IX institue par unédit un tribunal compétent pour connaître « des différends entre marchands qui doivent négocier ensemble de bonne foi, sans être astreints aux subtilités des lois et ordonnances ». Etait née la première juridiction consulaire, vite copiée dans les autres régions du Royaume et continuant d’exister de nos jours même si le principe sur lequel elle repose selon lequel les marchands (ou commerçants)doivent être jugés par leurs pairs, est actuellement en partie remis en cause dans les projets gouvernementaux. En 1673, Louis XIV, à l‘instigation de Colbert, édicte deux ordonnances royales, l‘une relative au commerce de terre, qui, comportant 122 articles, est à l‘origine du Code de commerce, l‘autre relative au commerce maritime.
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MÉMENTO – DROIT DES AFFAIRES
La Révolution françaisene s‘est guère intéressée au commerce, les règles de l‘Ancien Régime restant en vigueur, de même que les tribunaux de commerce. Indirectement néanmoins, elle a posé des principes importants comme celui de liberté de commerce et d‘industrie par les lois du 2 et 17 mars 1791 (dites décret « d‘Allarde ») qui affirme : « Il sera libre à toute personne de faire tel négoce ou d‘exercer telleprofession, art ou métier qu‘elle trouvera bon ». Cette loi est le premier pas du libéralisme économique, même si elle soumet l‘exercice de cette liberté à l‘obtention d‘une sorte de licence appelée la patente. Il n‘en reste pas moins que le principe de la liberté du commerce est proclamée, celle-ci étant renforcée par la seconde grande loi révolutionnaire, la loi du 14 et 17 juin 1791 (dite loi « LeChapelier ») abolissant les corporations et toutes les réglementations professionnelles. 2 – En matière de droit du commerce, la première œuvre majeure de codification revient à Napoléon Ier avec l‘élaboration du Code de commerce. L‘Empereur, dans le cadre de son œuvre codificatrice, a rassemblé dans un document unique de source législative un ensemble de lois relatives au commerce. Ce Code de…