Le mensonge

Le mensonge

Le mensonge est l’énoncé délibéré d’un fait contraire à la vérité, ou encore la dissimulation de la vérité (dans ce dernier cas on parle plus particulièrement de mensonge par omission). Il ne faut pas le confondre avec la contre-vérité, qui désigne simplement une affirmation inexacte, sans préjuger du fait que son auteur le sache ou non. Le mensonge est une forme de manipulationqui vise à faire croire ou faire faire à l’autre ce qu’il n’aurait pas cru ou fait, s’il avait su la vérité. En général, le mensonge s’oppose à la véracité (le fait de dire le vrai), à la sincérité ou à la franchise.
Plus précisément, mentir consiste à dire le contraire de sa pensée dans l’intention de tromper. L’intention de tromper permet de distinguer le mensonge d’autres usages faux de laparole, faits dans le but de divertir ou par pur procédé rhétorique (comme dans le cas de la litote). À ce titre, il est considéré comme un vice ou un péché par la tradition morale philosophique et religieuse, même si certaines formes de mensonges sont légitimées par quelques philosophes – comme Benjamin Constant, dans son célèbre débat avec Emmanuel Kant sur le « droit de mentir ». Ainsi, certainsmensonges sont punis par la loi, comme l’usage de faux, le non-respect des contrats dans le commerce, ou la fausse déclaration en justice

L’opposition vérité et mensonge est courante. La vérité étant une notion parfois difficile à définir de manière absolue, la notion de mensonge est elle-même floue. Le dicton toute vérité n’est pas bonne à dire renvoie aussi à l’idée que, peut-être, toute véritén’est pas bonne à entendre et entraîne ainsi un bon mensonge, au moins par omission.
Morale et religion distinguent traditionnellement quatre sortes de mensonges :
Le mensonge joyeux, énoncé pour plaisanter ou se moquer quelque peu. Il est distingué toutefois lui-même de la simple plaisanterie de circonstance où les deux parties sont de connivence sans ambiguïté sur le fait que l’informationmentionnée est fictive : morale comme religion cessent dès lors d’être concernées.
Le mensonge officieux, que l’on énonce pour rendre service à autrui ou à soi-même. Ce mensonge est alors considéré comme plus ou moins grave, selon ce dont il s’agit et en fonction des circonstances qui l’accompagnent. Quand le mensonge officieux ne contient aucun élément nuisible, le sage ne le blâme pas chezautrui ; mais il l’évite pour lui-même.
Le mensonge pernicieux, qui a non seulement l’effet, mais le but de nuire à autrui. Ce mensonge parfois nommé par la littérature mensonge malicieux, est naturellement considéré tant par la morale que par la religion comme le plus grave des trois. Ce point est commun aux cultures occidentale et chinoise.
Le « mensonge blanc », qui vise à ne pas heurterautrui mais qui, néanmoins, lui ravit son autonomie ; aussi appelé « mensonge pour ne pas faire de peine ».
Causes du mensonge [modifier]Le mensonge peut être inspiré par :
l’amour de soi
la recherche de déstabilisation (qui peut être à des fins dites joyeuses ou pernicieuses)
la peur
le mépris
l’orgueil
la jalousie
la haine
l’égoïsme
l’appât du gain,l’affection
l’amour (pour protéger l’être aimé, également vrai pour l’amitié)
la honte
la gêne
Le mensonge et la vie sociale [modifier]On présente souvent le mensonge comme un mal. Dans une relation humaine libre, il n’a pas sa place. On peut par contre reconnaître son utilisation dans le cas où on doit agir pour sa propre survie physique ou psychologique ou, à défaut d’autresmoyens, pour s’adapter à un environnement donné. Tout dépend des situations, des forces en présence voire des cultures. Il ne faut pas non plus confondre mensonge et pudeur qui elle, a pour but de ne pas agresser son interlocuteur, de faire passer la parole avant les actes et de rechercher une communication harmonieuse plutôt qu’une victoire.
Bernard Stiegler, dans son livre Aimer, s’aimer, nous…