Le misanthrope acte 2 scène 4 A (première partie : vers 568 à 656)
1. situation : Brève passe d’armes entre Alceste et Célimène. Alceste est resté contrairement à ce qu’il avait annoncé, célimène est surprise de le voir encore là. Il est resté sous prétexte de la pousser à s’expliquer, à choisir entre lui et les autres.
2. donc plusieurs pistes de reflexion :
– la 1ère scène deconversation de salon, attendue par le public
– entrée en matière rendue contradictoire par la volonté d’ Alceste d’en faire un moment d’explication conflictuel donc peu compatible avec la superficialité lisse e des discussions de salon
-L’art de la conversation : révèle l’honnête homme, pratique sociale de l’aristocratie au 17è
– conversation et portraits : un ballet bien réglé
-la conversation installe un dispositif théâtral révélateur des caractères et de leur ambigüité
3. plan du passage :
– querelle d’Alceste et Célimène
– galerie de portraits, chorégraphie de la parole à 3 puis à 4
– intervention d’Alceste qui rompt le rythme et le ton
I. Mise en place d’un dispositif théâtral
a) La mise en scène d’un salon
–Le nombre des personnages évoque un cercle,précieux et femmes, des caractères différents qui permettent l’échange
–une pièce dans la pièce se joue, la réplique initiale d’Eliante est une forme de mini-exposition, où sont présentés les nouveaux venus
–Célimène dirige les opérations, elle mène le jeu qui se joue dans son salon et dit les didascalies « des sièges pour tous »
–L’installation de ces sièges signale le début de la conversation, ons’assoit pour causer( « commodités de la conversation » ( fauteuil ds le dictionnaire précieux de Somaize 1660)
–Ce n’est pourtant pas Célimène qui lance la conversation, mais Clitandre et Acaste .
– Mais tous deux servent uniquement de « lanceurs » de parole à celle qui doit se dévoiler, à la demande d’Alceste.
–dénonciation du spectacle par Alceste
b) La conversation
– Le dispositif organiseune sorte de circulation de la parole entre les 3 puis 4… interlocuteurs. Cette circulation est fluide, aisée, comme répétée et familière On voit ici que tous sont rompus à l’exercice et qu’ils le pratiquent quotidiennement. Un ballet un pingpong de la parole
– conversation : importance de cette activité le mot est repris trois fois dans la sc. avec une diérèse – occupe ainsi un hémistichecomplet avec son déterminant – façon de montrer le caractère invasif de l’activité (584,608,645), d’ailleurs portée au rang de genre littéraire, on pense à Melle de Scudéry ou Mme de Sévigné – thème de la conversation : ceux qui fréquentent les salons et leurs défauts, liés à la parole, isotopie de la parole dans les portraits : champ lex et
(parleur étrange, ne rien dire, grand discours, propos,bruit, débite, entretien, secret, dit, ennuyeux conteur, cite, en parlant, sec entretien, expression, stupide silence, lieux communs, propos, bons mots
c) La confrontation de deux mondes
Au groupe formé par Célimène et les deux marquis s’oppose le couple Eliante – Philinte le raisonneur et la raisonnable. Commentaires des raisonneurs préparent intervention d’Alceste, ils sont plutôt proches delui, sans tomber dans ses excès, ils ont plutôt un regard ironique et amusé sur la conversation des autres, peuvent s’intégrer, mais sont plutôt spectateurs : mise en abyme du public, position intermédiaire
+ essaient d’adoucir les propos acerbes des autres personnages en proposant le nom de personnes respectables. Cependant, Philinte, ambigu, intervient et relance Célimène.
Nul n’est épargnépar les précieux qui trouvent toujours à dire. Alceste quant à lui reste d’abord à distance puis s’oppose totalement aux causeurs, tout en montrant qu’il partage leur point de vue
La conversation est mise en scène par Célimène et les deux marquis. Elle met en évidence l’opposition entre deux groupes de personnages, auxquels ne peut s’intégrer le misanthrope Cette mise en scène permet de…