Le mythe d’orphée

Le mythe d’Orphée, notamment rapporté par Ovide dans ses Métamorphoses, constitue l’une des légendes les plus singulières de la mythologie grecque, celle-ci étant en particulier rattachée à la religion des mystères (Le mythe ayant donné naissance à un courant religieux de la Grèce Antique : l’Orphisme). Cette recherche relative au mythe, tout en se concentrant sur la geste du protagonisteprincipal, Orphée, et sur les évocations artistiques du mythe, s’articulera autour d’un texte source issu du livre X des Métamorphoses d’Ovide et du tableau Orphée devant Pluton et Prosperine de François Perrier.

Texte source :

Après avoir longtemps imploré par ses pleurs les divinités de l’Olympe, le chantre du Rhodope osa franchir les portes du Ténare, et passer les noirs torrents du Styx, pourfléchir les dieux du royaume des morts. Il marche à travers les ombres légères, fantômes errants dont les corps ont reçu les honneurs du tombeau. Il arrive au pied du trône de Proserpine et de Pluton, souverains de ce triste et ténébreux empire. Là, unissant sa voix plaintive aux accords de sa lyre, il fait entendre ces chants : « Divinités du monde souterrain où descendent successivement tous lesmortels, souffrez que je laisse les vains détours d’une éloquence trompeuse. Ce n’est ni pour visiter le sombre Tartare, ni pour enchaîner le monstre à trois têtes, né du sang de Méduse, et gardien des Enfers, que je suis descendu dans votre empire. Je viens chercher mon épouse. La dent d’une vipère me l’a ravie au printemps de ses jours. « J’ai voulu supporter cette perte; j’ai voulu, je l’avoue,vaincre ma douleur. L’Amour a triomphé. La puissance de ce dieu est établie sur la terre et dans le ciel; je ne sais si elle l’est aux enfers : mais je crois qu’elle n’y est pas inconnue; et, si la renommée d’un enlèvement antique n’a rien de mensonger, c’est l’amour qui vous a soumis; c’est lui qui vous unit. Je vous en conjure donc par ces lieux pleins d’effroi, par ce chaos immense, par le vastesilence de ces régions de la Nuit, rendez-moi mon Eurydice; renouez le fil de ses jours trop tôt par la Parque coupé. Les mortels vous sont tous soumis. Après un court séjour sur la terre un peu plus tôt ou un peu plus tard, nous arrivons dans cet asile ténébreux; nous y tendons tous également; c’est ici notre dernière demeure. Vous tenez sous vos lois le vaste empire du genre humain. LorsqueEurydice aura rempli la mesure ordinaire de la vie, elle rentrera sous votre puissance. Hélas ! c’est un simple délai que je demande; et si les Destins s’opposent à mes vœux, je renonce moi-même à retourner sur la terre. Prenez aussi ma vie, et réjouissez-vous d’avoir deux ombres à la fois. »
Ovide, Métamorphoses, Livre X.

1-Qui était Orphée ?

Héros de la mythologie grecque, aède de Thrace,fils du roi de Thrace Œagre et de la muse Calliope, il savait par les accents de sa lyre charmer les animaux sauvages et parvenait à émouvoir les êtres inanimés. Il fut comblé de dons multiples par Apollon, et on raconte qu’il ajouta deux cordes à la traditionnelle lyre à sept cordes que lui donna le dieu, en hommage aux neuf Muses, protectrices des arts et des lettres, auxquelles appartenait samère. Héros voyageur, il participa à l’expédition des Argonautes au cours de laquelle il triompha des sirènes et se rendit jusqu’en Egypte, puis revint en Grèce. À la fin de son périple, il rentra en Thrace, dans le royaume de son père.

2-Orphée et Eurydice : le mythe de la descente aux Enfers.

Si l’on a que peu d’informations sur la participation d’Orphée à la quête de la toison d’or, onconnaît mieux le mythe d’Orphée et d’Eurydice. Sa femme Eurydice ayant été frappée par la mort le jour même de leur mariage (Un jour, près de Tempé, dans la vallée du fleuve Pénée, Eurydice refusa les avances d’un dieu champêtre nommé Aristée qui se mit à la pourchasser. En s’enfuyant, elle posa le pied sur un serpent caché dans l’herbe, et elle mourut de sa morsure), Orphée décida de descendre aux…