Le romantisme

LE ROMANTISME
Le romantisme est un courant artistique d’Europe occidentale apparu au cours du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne et en Allemagne, puis au XIXe siècle en France, en Italie et en Espagne. Il se développe en France sous la Restauration et la monarchie de Juillet, par réaction contre la régularité classique jugée trop rigide et le rationalisme philosophique des siècles antérieurs.
Leromantisme s’esquise par la revendication des poètes du « je » et du « moi », qui veulent faire connaître leurs expériences personnelles et faire cesser cet aspect fictif attribué aux poèmes et aux romans. Le romantisme se caractérise par une volonté d’explorer toutes les possibilités de l’art afin d’exprimer les extases et les tourments du cœur et de l’âme : il est ainsi une réaction du sentimentcontre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l’évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l’exotisme et le passé. Idéal ou cauchemar d’une sensibilité passionnée et mélancolique, ses valeurs esthétiques et morales, ses idées et thématiques nouvelles ne tardèrent pas à influencer d’autres domaines, en particulier la peinture et la musique.
Définitiondu romantisme
Le romantisme commence en Allemagne, Novalis en définit le programme dès 1798 : « Le monde doit être romantisé. Ainsi on retrouvera le sens originel. […] Quand je donne aux choses communes un sens auguste, aux réalités habituelles un sens mystérieux, à ce qui est connu la dignité de l’inconnu, au fini un air, un reflet, un éclat d’infini : je les romantise ».
En France on adonné le nom de romantisme au grand courant littéraire qui a commencé aux environs de 1820 et s’est poursuivi jusqu’aux alentours de 1850, pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet. Ce nom désigne un art où l’imagination et la sensibilité prédominent sur tout autre faculté de l’esprit. Plus généralement, il évoque des formules diamétralement opposées à celle de l’art dit classique des XVIIeet XVIIIe siècles.
« La définition du romantisme, c’est d’être indéfinissable », écrit la duchesse de Duras en 1824. Le mot romantisme n’a pris ce sens précis que tardivement. La crise romantique de la littérature française n’est qu’un des aspects tardifs d’un mouvement bien plus général, qui s’est fait sentir dans l’Europe. Comme la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Russie ont euleurs romantiques, et au nom de Hugo répondent ceux de Byron, de Novalis et de Pouchkine. L’art pictural n’est pas moins concerné que la littérature avec Delacroix, David d’Angers, et la musique avec Berlioz, Wagner.
Sens étymologique
Dans son sens le plus vaste, le mot romantisme signifie conception de la vie relative au « roman », conception dont on trouve l’expression dans les récits épiquesdes peuples romans. Le romantisme ainsi compris est donc une mentalité d’inspiration chrétienne et nord-occidentale, par opposition à la mentalité antique et classique, d’inspiration païenne et d’origine gréco-latine. De cette mentalité est sorti un art cherchant à représenter l’infini, se portant volontiers vers l’inaccessible, le merveilleux, le fantastique, le mystérieux, tandis que l’artantique recherchait la raison, le calme, la simplicité, la noblesse, la clarté. Ce romantisme serait spécialement d’esprit moyenâgeux, avec ses sentiments profondément religieux, son enthousiasme pour une société chevaleresque, son amour du miraculeux ; il se soucierait plutôt de foi, de sentiment et de fantaisie que de critique, de raison, de mesure ; il serait en un mot l’expression de tendancesabsolument opposées à celles des anciens, raisonnables, moralistes et païens. l’homme est libre ; il ne dépend plus que de sa volonté et de la grâce divine, qui peut lui faire défaut, mais non le contraindre. La divinité désormais agit dans les cœurs, bien plus qu’elle n’intervient dans l’ordre physique des événements. L’homme devient une âme ; le corps perd son importance. La souffrance physique…