Le silence de l’apprenti
Le silence qui nous est imposé lors de cette année d’apprentissage est l’un des outils les plus précieux qui soient mis à notre disposition à notre entrée en F.·.M.·.Personnellement, c’est ce qui m’a sans doute le plus posé de problème. Moi, la babelutte, obligé de me taire… Cette idée me semblait alors assez horrible… Lors des premières Ten.·., il m’étaitinsupportable de ne pas pouvoir intervenir sur des sujets qui m’étaient chers. Mais aujourd’hui, je pense vraiment que c’est une chance voire un véritable joyau.
Le silence permet surtout l’écoute de l’autre.Une chose si rare à notre époque qui me manquant sans nul doute possible. L’écoute est une ouverture à la pensée de l’autre et permet de mieux percevoir le signifiant dans le calme de la méditationimposé par le silence.
Combien de fois, lors d’une planche ou d’interventions de fin de Ten.·., me suis-je dit « Tiens, heureusement que je ne suis pas intervenu à tel ou tel moment, car mon interventionaurait été déplacée ou ridicule, hors de propos, inutile… » Et alors, j’ai compris peu à peu combien cette écoute forcée était un bien à mettre à profit :
Le silence bride l’ego qui chercheraitautrement à briller inutilement, à flatter honteusement. Bref, à un ego encore mal poli, il donne la chance de pouvoir réfléchir sur les motivations de la parole en loge et de son utilité non personnellemais collective ;
le silence permet la méditation comme je l’ai souligné un peu avant ; et donc le questionnement intérieur ;
le silence donne la paix nécessaire à la compréhension de ce qui sedéroule en loge lors des Ten.·.. L’esprit délivré du besoin d’intervenir analyse et incorpore les symboles et les divers éléments qui nous entourent…
Certains savent ici mon intérêt pour une branche dumysticisme hébreu, je veux parler de la Kabbale. Je vois déjà certains visages se fermer, mais rassurez-vous le but n’est pas de faire une planche sur la Kabbale que certains assimilent à de…