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Le sous-bassin versant de la rivière Jacaré et les territoires de gestion des eaux
Dr. Carlos Hermínio DE AGUIAR OLIVEIRA, [email protected] ; Dra. Maria Augusta MUNDIM VARGAS, [email protected]; Dr. Oscar DE MORAES CORDEIRO NETTO, [email protected].
1. Introduction
Le Brésil est renommé dans le monde entier par la grande décharge d’eau douce de ses fleuves. Saproduction hydrique, de 177.900 m³/s plus 73.100 m³/s d’Amazonie, représente 53% du continent Sud-américain (334.000 m³/s) et 12% des ressources en eau du total de la planète (1.448.000 m³/s). C’est-à-dire une disponibilité par habitant de l’ordre de 36.000 m³/hab/an, environ dix fois plus grande que celle de la France. Ce paysage a engendré une sensation d’abondance, ce qui a retardé la prise deconscience nationale sur l’insuffisance de cette ressource, historiquement marquée par une culture d’usage abusif des fleuves et des lacs. En effet, la distribution des eaux est assez inégale sur les 8,5 millions de km² du territoire brésilien: le Bassin de l’Amazone occupe 46% du territoire national et détient 72% de l’eau douce du pays, mais avec une faible densité démographique – inférieure à5hab/km² – n’équivaut qu’à 4% de la population nationale. En revanche, la région semi-aride du Nord-est possède moins de 5% de l’eau douce, très inégalement distribuée sur 18% du territoire du pays, pour atteindre 28% de la population (Rebouças et al., 2002). La prise de conscience sur l’insuffisance des ressources hydriques a été accélérée par la pollution exacerbée des fleuves et par le relatif manqued’eau dans certaines régions du pays, notamment au Nord-est. Les ressources en eau sont devenues insuffisantes – en quantité et / ou en qualité – pour répondre aux besoins de la population, ce qui a rendu nécessaire l’urgente implantation d’une gestion durable, capable d’assurer de l’eau à la consommation humaine et au secteur productif en général. L’état de São Paulo a été précurseur de cette prisede conscience tout en promulguant une politique régionale des ressources hydriques en 1991. L’état du Ceará, situé au Nord-est du pays, l’a succédé dans l’implantation d’une réglementation des eaux. La loi 9.433 du 8 janvier 1997 a institué la Politique Nationale des Ressources Hydriques – PNRH – et a crée le Système Nationale de Gestion des Ressources Hydriques (ANA, 2002). Cette loi a été lerésultat de plus de vingt ans d’expériences et d’essais de construire un instrument normatif en adéquation avec la gestion des ressources hydriques. Elle a été inspirée par d’autres pays, comme la France et consolidée par ses Agences de l’Eau et ses Comités de Bassin. Avec cette réglementation, on a cherché à dépasser la vision sectorielle et technocrate en vigueur, pour établir un nouveau paradigme:celui de la gestion intégrée, décentralisée et participative des ressources en eau dans tous les niveaux de la gestion territoriale. Cet article a la prétention de contribuer à ces prémisses, car la loi 9.433/97, quoique représentation de grand progrès pour la gestion des eaux dans le Brésil, affronte de nombreux défis concernant la gestion locale. Un de ces défis est la gestion des sous-bassins,composants des grands bassins versants des fleuves fédéraux, comme c’est le cas du Fleuve São Francisco, avec une grande extension territoriale et beaucoup de différences régionales (Haut, Moyen, Sous-Moyen et Bas São Francisco). De cette façon, la recherche a eu pour objectif l’analyse et la réflexion sur l’adoption du bassin versant comme unité de planification et de gestion de la PolitiqueNationale des Ressources
2 Hydriques. Les difficultés pour qu’on assume le bassin versant comme territoire de gestion persistent puisque, du point de vue opérationnel, on n’a pas encore réussi à déclencher les actions préconisées de partage des responsabilités entre les pouvoirs publics, les usagers et la société civile quand il s’agit de l’exécution des actions.
2. L’univers de l’étude…