Le terrorisme est-il une forme de guerre ?

Le terrorisme est-il une forme de guerre ?

Intro :

Déclaration de Bush de croisade, de guerre contre le terrorisme 28/10/2003

« les forces de la coalition frappent l’ennemi avec puissance et avec précision. Notre coalition s’accroît en nombre et en force. Notre objectif est clair et certain : l’Irak et l’Afghanistan seront des États stables et indépendants et leur population jouira de laliberté. Cet objectif essentiel de la guerre contre le terrorisme exige le maintien du rôle primordial des États-Unis et le soutien constant du Congrès »
Déclaration de guerre de groupes islamistes : 23/02/98, journal arabe Al-Arabi à Londres
 » Déclaration du Front mondial islamique pour le djihad contre les Juifs et les Croisés  » signée par Ben Laden et des leaders de groupes islamistesd’Egypte, du Pakistan et du Bangladesh dans laquelle ils émettent la fatwa suivante :  » Tuer les Américains et leurs alliés, civils et militaires, est un devoir pour chaque musulman qui en est capable, dans tout pays où c’est possible, jusqu’à ce que la mosquée Aqsa [de Jérusalem] et la mosquée Haram [de La Mecque] soient libérées de leur emprise et jusqu’à ce que leurs armées, détruites, quittent lesterres de l’Islam, incapables de menacer quelque musulman que ce soit « . => stratégie défensive de la communauté musulmane

Donc, les déclarations des différentes parties laissent entendre un état de guerre.

Pourtant, les prisonniers retenus à Guantanamo, suite à l’attentat qualifié de terroriste du 11 septembre, ne bénéficient pas du statut de prisonniers de guerre prévu par la Convention deGenève, ne sont pas non plus criminels mais sont sous le coup d’un statut et de mesures d’exception.

Il s’agit donc de nous interroger sur ce qui caractérise un état de guerre, un acte terroriste, mais également sur ce qui différencie les terroristes de belligérants en essayant d’en dresser des typologies et des définitions.
Or, dès cette étape nous devons faire face à des problèmes dedéfinition : en effet, si l’on s’en tient aux seules 3 institutions US, nous avons 3 définitions différentes parmi lesquelles nous retiendrons celle du FBI (1981) qui stipule que tout « recours illicite à la force et à la violence dirigé contre des personnes ou des biens aux fins d’intimider ou de contraindre les pouvoirs publics, la population civile ou tout segment de celle-ci, dans la poursuited’objectifs d’ordre politique ou social » est terroriste.
Or selon Clausewitz, la guerre « est un acte de violence destiné à contraindre l’adversité à exécuter notre volonté » mais elle est également « la continuation de la politique par d’autres moyens ».
Dès lors, comment peut-on différencier un acte terroriste d’un acte violent de guerre ? Quels sont les moyens qu’on peut lui opposer ?

Nous verronsdans un premier temps les raisons pour lesquelles a priori le terrorisme ne peut être considéré comme un type de guerre au sens classique du terme. Puis nous nous attacherons à montrer que sans être une forme de guerre en soi, le terrorisme peut être un outil au service de fins bien définies. Enfin, après nous être prêtés à un examen plus précis du contexte géopolitique actuel, nous pourronsdéfinir le terrorisme par son rôle dans la redéfinition dudit contexte.

I- A priori, non car ne correspond pas aux « critères » de la guerre classique

A) Définition du terrorisme par rapport à la guerre

De but en blanc, la différenciation entre terrorisme et guerre porte sur :

– le recours illicite à la violence.
Or selon Weber, l’Etat est défini comme la seule institutionqui possède le « monopole de la violence légitime » sur son territoire. Toute violence est illégale, en dehors de la force de contrainte exercée par l’Etat. Dès lors, une entité étatique ne peut être terroriste (a priori)

– l’installation d’un sentiment latent de terreur
Le terrorisme nous oblige à faire face à une équation à 5 inconnues : qui (va frapper, va être frappé) ? Quand ?…