LE PROCESSUS DE CREATION
L’atelier d’écriture récréative n’est pas un atelier thérapeutique en soi. C’est un espace où il s’agit de produire collectivement de l’écriture. Mais, cela peut parfois engendrer des effets thérapeutiques.
C’est un moment ludique (=jeu). Mais le jeu n’est pas forcément drôle.
L’écriture appartient à l’art. C’est un vecteur d’expression de soi qui permetl’intimité de soi. La création est une relation. C’est dans la relation à l’Autre que la création prend du sens. Il y a un don, un abandon et une appropriation de sa création par l’Autre.
L’écriture peut emmener vers une structure temporelle et spatiale.
La règle incontournable est de lire son texte à voix haute devant le groupe. Les mots ne nous appartiennent pas dans l’atelier. A partir du moment où ilssont dits, écrits, ils appartiennent au collectif, cela produit une phase intéressante.
Le trop peu de contrainte peut créer le blocage. La consigne est essentielle. « Qu’est ce que je demande ? Avec quels mots? » Il y a toujours une part d’ambigüité dans la langue donc ce n’est pas toujours clair. Du moment que la consigne est la même pour tout le monde, c’est une écriture collective. «J’arrive à exprimer des choses grâce au groupe ».
Le système de contrainte est là pour produire quelque chose, cela peut aller de l’agacement au refus de faire. L’énergie doit être utilisée à gérer la contrainte, du coup l’imagination se libère. Paradoxalement, la contrainte permet un travail plus riche. En effet, l’expression est une lutte, une difficulté. C’est un travail qui peut engendrer contrainteet souffrance. Il faut penser à des contraintes techniques qui vont être des ressorts.
Commentaires des écrits
Il faut essayer de sortir du registre normatif, évaluatif. Il est plus important de qualifier l’effet produit que peut avoir un texte. Toute production ne fait pas écho chez tout le monde. Ce n’est pas grave.
Exemple : – « il est bien son texte »
– « non, ça te plaît, pourquoi ?»
C’est important de ne pas identifier les personnes à ce qu’elles écrivent. On écrit beaucoup sur ce qu’on n’est pas. L’évaluation de la vraie distance entre la personne et l’écrit est déterminée par celle-ci.
La position de l’animateur
L’animateur n’écrit pas, c’est-à-dire qu’il ne fait pas les exercices en même temps que les participants. L’animateur représente le contenant, lesparticipants le continu. Ce n’est pas rassurant pour ceux-ci de voir l’animateur « être dans son monde » lorsqu’il écrit.
On peut être « la main d’une personne », si on écrit ce qui nous est dicté. Pour des personnes ne sachant pas écrire, les exercices peuvent être faits en enregistrement oral (utilisation de dictaphone).
L’atelier est un espace de liberté. Mais libérer son imaginaire peut faire peur,d’où l’importance de saturer avec des consignes.
La créativité permet de se voir évoluer dans le temps. Un participant peut avoir des difficultés à finir des exercices puis il évoluera à travers l’écrit, l’imagination pour trouver des fins de texte.
REFLEXIONS SUR LES ATELIERS PROPOSES
L’émotion est un registre délicat. Il faut l’aborder de manière progressive. Il est nécessaire del’amener sur trois voire plus séances d’atelier.
-l’engagement, parler de soi
-prendre le temps d’arriver à l’émotion, être prudent
-reprendre les exercices, les faire relire, les modifier pour garder ce qui est corporel, organique.
L’écriture s’adresse au sens (ça donne du sens et cela joue sur mes sens). Il est nécessaire de susciter l’implication. Du moment que nous laissons une trace sur le papier,nous sommes déjà dans le JE.
Exemple : exercice avec JE et AU PRESENT. Idée que c’est un autre personnage qui parle. JE qui parle et qui est autre que moi. C’est cela qui fait des effets d’écriture intéressants et importants. Le JE (soi) peut être un blocage. Il est nécessaire de travailler de manière séquentielle.
Plus on a à affaire à des personnes en difficultés, plus il est…