L’effet Stroop a été mis en évidence pour la première fois en 1935 par J. Stanley Stroop dans une expérience où il a combiné des couleurs et des mots pour étudier les processus attentionnels, dont plus particulièrement l’attention sélective, et montrer le processus d’interférence.
Son expérience était la suivante : il présentait à des sujets une liste de mots écrits dans des couleurs différenteset il leur demandait de dire à voix haute le plus rapidement possible la couleur de l’encre dans laquelle le mot était écrit.
3 types de mots leur étaient présentés :
_ des mots neutres (exemple : table …)
_ des mots interférents (exemple : rouge, bleu …)
_ des mots facilitateurs (exemple : violet … )
Voilà ce qu’il observa : la présentation de mots neutres etde mots facilitateurs n’a pas perturbé la tâche que les sujets devaient effectuer. En ce qui concerne la présentation de mots interférents, les sujets ont eût tendance à donner pour couleur celle écrite plutôt que celle de l’encre. Ceci est dû à ce qu’on appelle l’effet d’interférence ou l’effet Stroop.
Il y a interférence quand il y a conflit entre les traitements cognitifs automatiques, qui sontirrépressibles, rapides et qui mobilisent peu ou pas de ressources attentionnelles, et les traitements cognitifs contrôlés qui sont volontaires, plus lents et qui mobilisent beaucoup de ressources attentionnelles. Quand le sujet regarde le mot il traite à la fois la couleur et le sens du mot. Le processus automatique est la lecture du mot : le sujet ne peut s’empêcher de traiter le sens du mot enpremier. La deuxième information que traite le sujet est la couleur de l’encre. Cette deuxième information doit venir inhiber la première mais cela dépend du sens du mot. Si la couleur que désigne le mot et la couleur dans laquelle il est écrit ne coïncident pas alors la performance va être moins bonne que si le sens et la couleur étaient les mêmes. Le sens du mot a un effet perturbateur surl’attention. Cette expérience montre donc que notre attention aurait des difficultés à neutraliser ou à éliminer les interférences automatiques.
L’expérience que nous avons passé est une variante de l’expérience de Stroop. On a présenté à des sujets des items avec et sans effet Stroop et on a observé les résultats donnés.
Hypothèse générale :
Dans notre expérience on devrait s’attendre à ce que laprésentation d’item Stroop provoque un conflit entre les processus automatiques et les processus contrôlés qui se traduirait par un temps de réaction et un nombre d’erreurs plus élevés.
MÉTHODOLOGIE :
Sujets :
L’échantillon de population étudié est composé de 23 étudiants en DEUG II de psychologie. La moyenne d’âge des sujets se situe entre 19 et 25 ans. Les sujets sont majoritairement desfemmes.
Matériel :
Le matériel nécessaire à la réalisation de cette expérience était composé d’un écran d’ordinateur qui était le support de l’expérience et d’un clavier qui servait à répondre.
Procédures :
1) Conditions de passation :
L’expérience se déroulait lors d’un TP de psychologie cognitive dans une salle informatique de l’UFR de psychologie où il n’y a que 11 ordinateurs àdisposition. Un premier groupe composé de 11 étudiants a donc passé l’expérience pendant la première heure du TP et un deuxième groupe composé de 12 étudiants (dont 2 personnes sur le même ordinateur qui se sont alterné les tâches) l’a passé en deuxième heure. L’administration de l’expérience s’est faite en individuel face à un ordinateur. Chaque sujet a passé trois situations différentes. Chaquesituation était composée de 25 items dont 12 avec effet Stroop (items interférents) et 13 sans effet Stroop (items neutres ou items facilitateurs) présentés de façon aléatoire. Les consignes apparaissaient sur l’écran de l’ordinateur avant le début de chaque situation. Le sujet disposait du clavier pour répondre. Les temps de réaction des sujets étaient chronométrés par l’ordinateur et devaient…