Une ville cosmopoliteDans l’empire ottoman, et tout particulièrement à Istanbul, les représentants des différentes religions coexistent de manière à peu près pacifique.
En effet, les Ottomansn’ont jamais essayé d’imposer une conversion générale de leurs sujets à l’islam, pourvu que leur autorité ne soit pas contestée. Ainsi s’explique que la majorité de la population ne soit pas musulmane. Laseule exception à cette tolérance est la conversion forcée des jeunes enfants chrétiens, captifs de guerre ou «prélevés» à raison de 1 pour 5 dans les familles. Ils sont réduits en esclavage etdeviennent des soldats redoutables au service du sultan : les janissaires.
Les juifs et chrétiens (notons qu’il y a en Orient de nombreuses communautés chrétiennes très différentes par leurs croyances,leurs origines et leur langue), qu’on appelle dans la tradition musulmane les dhimmis, les «gens du Livre», forment des communautés dont le chef religieux est responsable vis à vis du sultan. Ilsdoivent payer des impôts spécifiques, très importants pour le budget de l’État – ce qui explique la tolérance à leur égard – et n’ont pas le droit de porter des armes.
Les relations entre lescommunautés ne sont pas bonnes pour autant : elles se côtoient mais ne se mélangent pas. Chacun vit dans son quartier, autour de son lieu de culte. Cette séparation est particulièrement évidente àConstantinople, où les Grecs se regroupent dans le quartier de Galata (qui donne son nom au club de football de Galatasaray), une ancienne colonie de la ville italienne de Gênes. La séparation est aussiprofessionnelle avec des métiers réservés à telle ou telle communauté.
3) Un port ouvert sur le mondeIstanbul doit son importance à son rôle de plaque-tournante entre l’Europe et l’Asie : au XVIe siècleencore, la route terrestre vers l’Asie conserve son importance. Elle part d’Usküdar, que les Occidentaux appellent Scutari d’Asie, ville qui fait partie de l’agglomération d’Istanbul et se situe sur la…