Commentaire composé
Les Caprices de Marianne : acte II, scène 6
Au XiX siècle, le terme « comédie » ne s’apparentait pas à la définition que l’on lui donne aujourd’hui. Musset annonce en 1833,Les Caprices de Marianne comme une comédie mais en vérité elle s’apparente à un drame romantique.
Le titre laisse présager à un seul protagoniste mais on suit en fait un trio amoureux où lesdifférents quiproquos conduiront à la mort inéluctable de Coelio.
Comment cette mort rend t-elle la scène finale pathétique ?
Nous allons étudier les contrastes entre les personnages de Marianne et Octaveainsi que la prise de conscience d’Octave grâce à la mort comme révélateur.
Cette scène est dominée par les longues répliques d’Octave où Marianne n’y répond que par des phrases interrogatives. Grâceà cette scène on apprend le changement d’Octave mais aussi la naïveté de Marianne qui contribue à un amour à sens unique.
Marianne ne semble pas être affectée par la disparition de Coeliocontrairement à Octave qui est effondré. Elle tente de se rapprocher de lui en le tutoyant (« la femme qui t’aimerais ») alors que lui utilise la deuxième personne du pluriel contribuant à garder la distanceentre les deux personnages (« je ne vous aime pas »). De plus, la mort de Coelio a en quelque sorte « tué » moralement Octave, l’histoire se termine sur une nouvelle facette de ce personnage, celle d’unhomme malheureux et rattaché au passé, en effet, ses répliques sont au passé (« je l’ai connus » ; «elles ont versé ») alors que les répliques de Marianne sont au conditionnel (« Ne serait-elle[…] ? ») ce qui montre son espoir.
Marianne tente de faire parler Octave, elle veut qu’il lui avoue son amour, pour cela elle lui pose des questions indirectement« Ne serait-elle point heureuse, Octave, lafemme qui t’aimerait ? », dans cette question, elle ne s’évoque pas mais utilise un terme général (« la femme »).
A ces interrogations, Octave est indifférent et ne répond que par des phrases…