SOMMAIRE
Introduction
I. Eléments de définition : image – reconnaissance – identification
1. Les éléments de la théorie de Lacan
2. Les notions de reconnaissance, d’image et d’identification
3. Leurs perturbations et leurs conséquences
II. Le syndrome de Capgras
1. Contexte de la découverte
a. Définition et historique
b. Brève biographie de Joseph Capgras2. Explication du syndrome
III. Le syndrome de Fregoli
1. Contexte de la découverte
a. Définition et historique
b. Cas princeps
2. Explication du syndrome
III. Les deux autres délires
1. L’illusion d’intermétamorphose et de charme
2. Le syndrome du double subjectif
Conclusion
Bibliographie
Depuis le 19ème siècle, les travaux sur l’image du corpsfurent importants, tel que le livre de Paul Schilder, « The image and appearance of human body » (1935). Néanmoins, c’est Jacques Lacan, médecin et psychanalyste français qui, tout en prônant le retour à Freud, a contribué à l’ouverture du champ de la psychanalyse, notamment avec sa théorie du « stade du miroir » et les notions d’image, de reconnaissance et d’identification. Ses travaux furentprimordiaux pour la compréhension de plusieurs troubles.
En effet, reconnaître nos proches comme tels, nous semble chose aisée. Néanmoins, pour certaines personnes ceci crée des difficultés. Il existe des atteintes de ce champ de reconnaissance, liées à des perturbations de l’image du corps, dans lesquelles le sujet nomme quelque chose qu’il ne reconnaît pas. Ce fait a émergé dans les années vingtet trente, par le biais de recherches psychiatriques françaises fort enrichissantes. Ces cliniciens nommèrent ces perturbations, « illusion de fausse reconnaissance des aliénés », communément appelée « Délires d’identification des personnes » (DIP). Ce sont des troubles de la mémoire des visages des personnes, qui s’expriment par un problème de la reconnaissance et de l’identification, et qui setraduisent par un dédoublement, une multiplication ou un remplacement de l’objet. Ils sont illustrés par l’isolement de quatre syndromes : l’illusion des sosies (Capgras et Reboul-Lachaux, 1923), le syndrome de Frégoli (Courbon et Fail, 1927), le syndrome d’intermétamorphose (Courbon et Tusques, 1932) et plus tardivement, le syndrome du double subjectif (Christodoulou, 1977). Ils ont, à leur tour,permis d’isoler des modalités de disjonction de l’image du corps et du nom.
Pour traiter ces délires de la meilleure façon possible, nous établirons en première partie, la définition des notions caractéristiques de ces troubles, à savoir la reconnaissance, l’image et l’identification. En deuxième partie, nous analyserons le syndrome de Capgras et en troisième partie, celui de Frégoli, qui sonttous les deux les principaux. Pour finir, en quatrième partie, nous aborderons les deux autres, à savoir l’illusion d’intermétamorphose et de charme et le double subjectif.
Avant de développer ces délires d’identification des personnes, il nous semble primordial de définir les éléments centraux et complexes de ce dossier, à savoir la notion d’image, de reconnaissance et d’identification.En effet, ces trois termes sont primordiaux. Ils furent principalement étudiés par Jacques Lacan, qui est reconnu pour ses travaux sur l’image spéculaire et surtout pour son texte sur le « stade du miroir » recueillis dans les « Ecrits »[1]. Pour ce dernier, la reconnaissance, par exemple, par l’enfant de son image dans le miroir, doit être considérée comme une identification. Cette thèsemontre bien l’existence d’un lien entre les trois concepts. Pour illustrer ses enseignements, Lacan s’est basé sur le « schéma optique ». C’est une présentation topique donnée dans les « Ecrits », à la fin de la « Remarque sur le rapport de Daniel Lagache ». Il s’agit d’un montage optique emprunté à Bouasse, qui avec quelques modifications de Lacan, devient un modèle théorique. C’est un dispositif…