Les réseaux énergétiques au Nigeria
Le Nigeria est un vaste pays, le plus peuplé d’Afrique : par conséquent, on pourrait imaginer que la consommation énergétique des Nigérians soit forte. Cependant, malgré des ressources très importantes et très intéressantes, le pays est classé « pays pauvre » et les habitants sont très mal raccordés au réseau énergétique. Pourtant, dès 1956 : perçage dupremier puits de pétrole dans le delta, au village d’Oloibiri. Aujd’hui, Nigeria = important exportateur de pétrole à l‘échelle continentale et mondiale.
Comment l’ étude des réseaux peut-elle expliquer les importantes disparités dans le domaine énergétique au Nigeria et permettre ainsi de comprendre les risques et tensions qui caractérisent le pays ?
I/ Un pays doté d’importantes ressourcesinégalement réparties…
a) un vaste pays avec de fortes inégalités
– pays le plus peuplé d’Afrique (+ de 140 M d’habitants)
– une capitale centrale sur le plan purement physique mais « isolée » c’est-à-dire loin des ressources, et mal desservie à l’échelle nationale. Quant à l’intérieur du pays : pas de ressources particulières, assez isolé ; ressources (eau potable, pêche) du lac Tchad maisfait l’objet de conflits avec pays voisins ; pas d’accès à l’électricité
– la région du delta : manne pétrolière, Pétrole surtout produit à port Harcourt ; Très grandes réserves qui en font le 1er exportateur pétrolier d’Afrique. Delta : 50 millions d’habitants, densité démographique.
b) le problème des réseaux
– pas de réseaux internes, d’infrastructures pour compenser de telsdéséquilibres : 3 aéroports qui relient surtout le pays à l’étranger, deux autoroutes au sud qui ne desservent pas la capitale, très peu de routes goudronnées…
– Nigeria = Etat fédéral au sein duquel les différents Etats ont des intérêts divergents, et où les ethnies (plusieurs 100aines) sont souvent en rivalité => semble rendre impossible la création d’infrastructures, le réseau d’infrastructures peutdifficilement dépasser le réseau social et culturel
– seules structures mises en place : celles installées par des compagnies étrangères : réseau qui ne fait pas l’objet d’un consensus. Il s’agit de pipe-lines, de qqns raffineries.
II/ …ressources spoliées par des compagnies étrangères, ce qui pose problème…
a) un énorme potentiel… et un énorme gâchis
Potentiel pétrolier : exporte 123 Mt/an; Nigeria = 8e exportateur de pétrole mondial et 1er d’Afrique… Pétrole d’excellente qualité : léger, teneur faible en soufre. Bonny Light, facile à exploiter.
Qui n’aide pourtant pas la population : – Très peu de raffineries : les Nigérians ne sont pas indépendants dans l’exploitation pétrolière, puisque beaucoup des raffineries se trouvent dans les pays consommateurs. Réseau d’oléoducs dirigévers l’océan, océan où se trouvent des terminaux, et ce à cause des compagnies étrangères qui exportent le pétrole à l‘étranger : Shell ( = 40% de la production pétrolière) & Chevron notamment. Où va ce pétrole? destination : Amérique du nord ; Amérique latine ; Europe ; Asie-Pacifique (=> un peu partout dans le monde) – Les revenus du pétrole représentent 65% du budget de l’Etat mais seulement5% sont reversés aux régions productrices. De plus, fuites importantes : oléoducs pas tout neufs, mauvaise maintenance… => gâchis. A côté de ça, 70% des nigérians vivent avec 1 dollar / jr ; intérieur du pays = pas d’accès à l’électricité
Potentiel gazier : beaucoup de gaz : 10ème rang mondial en réserves prouvées de gaz naturel. D’après la Banque Mondiale, le gaz brûlé au Nigeria équivaut àla production énergétique annuelle de l’Afrique subsaharienne!
Il s’agit d’un gaz qui d’ailleurs revient moins cher que le pétrole.
Gaspillage du gaz : « Gas flaring » = fait de brûler le gaz : phénomène qui s’est accentué les 30 dernières années. Pourquoi brûler le gaz? Trop compliqué à exporter. On pourrait imaginer que ça soit utilisé en Afrique, en effet : Tous les jrs, presque 56 000…