Gérard Genette (1930 à Paris) est considéré depuis les années 60 comme un des principaux représentants du structuralisme littéraire en France, il appartient aujourd’hui, par l’importance et larésonance internationale de son œuvre, comme une des figures les plus marquantes des études littéraires contemporaines. Depuis la fin des années 80, Genette a élargi le champ de ses recherches au-delà dudomaine littéraire, avec l’œuvre de l’art notamment. « L’or tombe sous le fer » est issue plus précisément de Figure I qui rassemble dix-huit études et notes critiques écrites entre 1959 et 1965. Il poseune problématique générale sur la nature et l’usage de la littérature. Auteur du XXe siècle, la notion de baroque naquit véritablement à cette époque, préalablement on le nommait préclassicisme.Avant cette période son terme était connoté péjorativement, ce qui permit de faire ressurgir les poètes baroques entre 1945 et 1950. Le baroque datant approximativement des années 1580 à 1640 étaiteffectivement dénigré au profit du classicisme. Il donne dans « L’or tombe sous le fer » sa propre vision de la poétique baroque, à travers une étude complexe d’interprétations se contrastant ou serapprochant à la sienne et d’extraits littéraires.
Gérard Genette introduit son étude par la thèse des historiens de l’art et des esthéticiens sur la vitalité dans le baroque où il régnerait la fluidité,l’expansion et la profusion. Cette vision de l’Eternel Baroque est réfutée par Genette qui ne perçoit celui-ci malgré sa richesse que par une géométrie matérielle. Il appuie son interprétation àtravers un parallèle entre l’utilisation de la fleur chez un poète de la Pléiade, Ronsard, et des poètes baroques. Il dénote une absence de « parfum » dans l’usage des seconds, qui auraient perdu touteleur unité substantielle. Le titre même semble appuyer son propos, « l’or tombe sous le fer » est interprété par l’auteur comme un duel de matériaux nobles, une matière pour un objet. « Le blé tombe…