C’est un film sur l’humanité. « C’est un sujet qui est tout à la fois un mythe, c’est-à-dire qu’il dépasse toute la lourdeur et les limites du naturalisme, mais qui reste très proche de la vieréelle…Le propos de Golding, explique encore Peter Brook dans le bonus qui accompagne ce film remarquable réédité aujourd’hui par Carlotta films, était que la nature profonde de l’homme peut facilement sombrerdans la sauvagerie pure.
L’animal en nous peut se révéler et même nous dominer complètement et prendre le dessus sur les structures qu’on a construites grâce à notre culture et qui nous permettentde garder le contrôle ».
Par ailleurs, le roman peut être analysé sous un angle symbolique, chaque personnage représentant des forces ou des idées sociologiques différentes :
Ralph, lepersonnage principal, est l’enfant le plus âgé de l’île avec Jack, presque adolescent, qui tente d’organiser le groupe en utilisant un symbole fort de communication et de rassemblement (la conque) peutreprésenter les tentatives humaines de rassemblement en des sociétés égalitaires comme la démocratie.
Jack, le fougueux chef du chœur d’enfants qui prend peu à peu le contrôle du groupe, représente lepouvoir guerrier, brutal et violent mais charismatique et aventureux par opposition au côté contraignant de l’organisation démocratique.
Roger, le second de Jack dans la nouvelle hiérarchie,représente la cruauté brute et inquiétante, le plaisir d’infliger la douleur ou de tuer, le fascisme grandissant à l’ombre du pouvoir guerrier.
Porcinet, l’obèse intellectuel et fragile dont les lunettessont utilisées pour faire le feu représente le savoir et la connaissance, mais aussi la dépendance et la faiblesse. Méprisé par le pouvoir guerrier, il lui est pourtant vital : le feu qu’il est capablede créer est le symbole du pouvoir par excellence. L’instrument de ce pouvoir, les lunettes, finit par être volé par Jack et leur propriétaire écrasé par un rocher poussé du haut d’une falaise….