Au cours des comices agricoles qui se déroulent à Yonville l’Abbaye, Emma rencontre Rodolphe Boulanger qui lui fait la cour. Mais le narrateur garde un œil sur le déroulement des comiceset, à l’occasion de la remise des prix, esquisse le portrait de Catherine Nicaise Leroux, gratifiée d’une médaille d’argent pour « cinquante quatre ans de service dans une mêmeferme. »Quelpeut-être l’intérêt de ce portrait? (annonce de la démarche)
I. un portrait physique à portée sociale: Usure physique: les traits physiques du personnage en soulignent l’usure (et non lavieillesse normale) : elle est « ratatinée» – par ce terme dépréciatif le narrateur suggère l’extrême réduction de cet être humain; particulièrement ridée – l’auteur en marque l’abondance parune comparaison «plus plissé de rides qu’une reinette flétrie» ; l’état des mains, où le regard du narrateur s’attarde car elles sont sans doute les plus représentatives de cette longue viede travail, – des objets grossiers comme les galoches « longues mains à articulations noueuses », des objets érodés, sculptés, par les multiples tâches « encroûtées, éraillées, durcies»(noter l’insistance ici, dans l’énumération d’un lexique expressif; les qualificatifs sont des participes passés, c’est-à-dire que l’auteur souligne le résultat d’actions) « à force d’avoirservi ». On est tout à fait à l’opposé des canons esthétiques de la bonne société qui veut des mains blanches et fines (celles-ci sont « noueuses» et semblent salies) Pauvreté: Le narrateurtient à souligner l’indigence du personnage par ses vêtements, de «pauvres vêtements» : une camisole, un tablier (qui souligne que l’on a affaire à une travailleuse, qui n’a semble-t-il pasd’autre tenue pour participer à la fête) un béguin «sans bordure », c’est-à-dire dépourvu de la moindre coquetterie, et de «grosses galoches de bois », dont l’auteur met en évidence l’aspect…