Maurice godelier

L’énigme du don – Maurice Godelier

• Mauss, l’essai sur le don -> Potlatch
• Levi-Strauss, Introduction à l’œuvre de Mauss -> Structuralisme, échange

1. Le legs de Mauss
– La raison simple d’une renommée : une vision globale et puissante du don comme enchainement des 3 obligations.
Mauss : Les individus se sentent obligés de donner et si ils ont reçu de rendre (encore) plus. Les 3obligations sont distinctes mais enchainées. Il y a une force qui fait coïncider le point d’arrivée de tous ces dons et contre-don avec leur point de départ. Il est partie du fait qu’avant de recevoir un don, il faut d’abord le donner.
– Le don un double rapport
L’hypothèse est : Ce qui oblige à donner est précisément que donner oblige. Donner signifie transférer volontairement quelque chose qui vousappartient à quelqu’un dont on pense qu’il ne peut pas ne pas l’accepter. Le don est l’acte volontaire qui peut ou non avoir été sollicité par celui ou celles ou ceux qui le reçoivent. La culture occidentale, nous, valorise les dons non sollicités, cette attitude n’est pas universelle. Donner semble instituer simultanément un double rapport entre celui qui donne et celui qui reçoit. Un rapport desolidarité, puisque celui qui donne partage ce qu’il a, voir ce qu’il est, avec celui à qui il donne et un rapport de supériorité puisque celui qui reçoit le don et l’accepte se met en dette vis-à-vis de celui qui lui a donné. Par cette dette il devient son obligé et donc se retrouve jusqu’à un certain point sous sa dépendance, du moins pour tout le temps ou il n’aura pas « rendu » ce qu’on lui àdonné. Le don est, dans son essence même, une pratique ambivalente qui unit ou peut unir des passions et des forces contraires. Il peut être, à la fois ou successivement acte de générosité ou acte de violence, mais dans le cas d’une d’une violence déguisée en un geste désintéressé puisqu’elle s’exerce au moyen et sous la forme d’un partage. Si le statut social est équivalent : dans ce cas, donnersemble instaurer une différence et une inégalité de statuts entre donateur et donataire, inégalité qui peut se muer en hiérarchie (si celle-ci existait déjà entre eux, le don vient à la fois l’exprimer et la légitimiser). Classe, caste -> Donner à des supérieurs n’implique pas nécessairement que ceux soit humains. La 4ème obligation constitutive du don : Adresser prière, offrande, « sacrifice »pour des puissances divines, esprit de la nature ou esprit des morts. Le don est un acte personnel, présent dans tous les domaines de la vie sociale ou les rapports personnels continent à jouer un rôle dominant. La charité s’est laïcisée et à partir du moment ou elle s’est servie des médias… phénomène qui imprime à la collecte des dons quelques uns des caractères du potlatch. Mauss considère commeacquis l’acte de donner, pour être véritable un don doit être un acte volontaire et personnel, sinon il se transforme immédiatement en autre chose, en impôt par exemple ou en don forcé, en exaction (action d’exiger plus..). Nos sociétés sont marquées par « une économie et une morale de marché et de profit » et qu’à l’opposé les sociétés qui figurent dans « l’essai sur le don » apparaissent à Mausscomme professionnel marquées par une « économie et une morale du don ». le problème est de voir dans chaque cas quel principe domine l’autre dans la société et pourquoi.
– L’énigme du don et sa résolution par Mauss
Mauss transforme le statut des 3 obligations : donner = accepter = rendre devient ( donner = accepter ) < rendre. La solution se trouve du coté des mécanismes spirituels, raisonsmorales et religieuses, des croyances, qui prêtent aux choses une âme, un esprit qui les poussent à revenir au lieu de leur naissance. L’analyse de Mauss des concepts polynesiens de « hau » et « mana ». « Au fond, c’est le hau qui veut revenir au lieu de sa naissance, au sanctuaire de la foret et du clan et au propriétaire » Sage Tamatti Ranaipiri. Il n’est pas sur que Mauss n’est pas détourné les...