Mill

Bérard Julie M2
Mme L’Heuillet

Exposé :
De la liberté
J.S Mill

2009-2010

Introduction :

John Stuart Mill (1806-1873), fils de James Mill (disciple de Bentham), est un héritier de la pensée utilitariste. C’est un des auteurs de la pensée libérale anglaise qui s’illustre notamment dans l’ouvrage : Considérations sur le gouvernement représentatif. Mill écrit Onliberty en 1859. Cet ouvrage marque une rupture avec ses livres précédents. En effet, dans les années trente Mill était pour une société ayant pour principe la valorisation des élites contre la participation du peuple. Tout comme Bentham et son père James, il s’inscrivait alors dans une critique de la représentation. Dès 1835, Mill commence à prendre ses distances avec cette position. Il va alorsreformuler la problématique utilitariste. Les utilitaristes pensent la société comme fonctionnant grâce aux intérêts et à un certain type de représentation du peuple (par les élites). Il va la déplacer en amenant l’idée que la démocratie représentative a une fonction éducative et non pas seulement régulatrice. Il va ainsi formuler le problème dont il va traiter au cours du reste de son œuvre qui estcelui de la conciliation « des avantages qui découlent du jugement indépendant d’un petit nombre instruit avec le degré le plus élevé de sécurité pour ce dessein qui consiste à rendre ce petit nombre responsable ». De cette considération découle la question de la liberté. Il va tenter de satisfaire à ces deux conditions, c’est-à-dire au besoin de gouvernement et à la nécessité de protectioncontre toute forme de despotisme, par le biais de l’exigence de la liberté. On liberty va donc marquer un tournant dans la pensée de Mill.
Pour concevoir la liberté des modernes, il faut donc qu’elle cesse d’être le fait d’une minorité pour devenir le fait de tous. Mill veut concilier la démocratie avec la liberté. Mais comment garantir qu’au nom de la réalisation des fins de la démocratie on nejustifiera pas des actes allant contre ses principes mêmes ? Il faut bien avoir à l’esprit que Mill est un auteur postrévolutionnaire et est marqué par le régime de la terreur française légitimée comme étant un moment nécessaire dans la marche à la mise en place du régime démocratique. Comment comprendre qu’une tyrannie peut émerger du peuple même ? Mill, par le prisme de l’expérience française, serend bien compte que l’assertion disant que « les peuples n’ont pas besoin de limiter leur pouvoir sur eux-mêmes » (p.64) est problématique. Cet idéal peut conduire à l’oppression du peuple par lui-même. Il est donc légitime de se demander quel doit être la juste mesure entre pouvoir et liberté et de bien définir ce dernier terme. Comment limiter ces deux concepts ? Quel rôle doit avoir la sociétévis à vis de la liberté individuelle ? Quel est pour reprendre les termes de Mill « la nature et les limites du pouvoir que la société peut légitimement exercée sur l’individu » ? (p.61)
Pour répondre à cette problématique, nous allons développer trois parties. La première que je vais assurer, va se déployer en trois parties. Je vais dans un premier temps faire un petit détour historique pourbien situer Mill dans son époque et expliquer l’origine de cette problématique en la précisant. Ensuite je vais analyser la notion de majorité pour montrer en quoi selon Mill elle peut être un mal et avancer quelques remèdes potentiels. Enfin je vais démontrer que les lois et règles sont indispensables à la bonne marche d’une société mais qu’elles ne doivent pas émerger de la coutume ou destraditions.

I) Retour historique
Comme nous l’avons souligné précédemment la notion de liberté va être une des clefs pour comprendre la pensée millienne. Son étude va arriver après un processus d’analyse et de critique des phénomènes de la révolution française. Il faut bien avoir à l’esprit qu’à l’époque où Mill écrit De la liberté, les révolutions de 1789, l848 et la terreur (1792 et 1793)…