L’Europe et l’Afrique
Voici ma lecture commune du blogoclub (confère les blogs de Sylire et Lisa pour les comptes-rendus de lecture) pour ce 1er Mars. Après avoir lu La dame en blanc de Wilkie Collins, j’ai donc, avec mes co-lecteurs du club, rendu un hommage au prix Nobel de littérature 2008, Jean-Marie Gustave Le Clézio. Il fallait bien cela pour célébrer ce prix universel (enfin, je nesuis pas sûr qu’il fasse l’unanimité aux USA, mais c’est une autre histoire…).
Je n’ai fait l’acquisition de ce livre que le samedi 14 février, et cela me laissait exactement 14 jours pour le lire et en faire un compte-rendu, avec au milieu de tout cela, deux semaines de travail intense qui me laissaient complètement exsangue – intellectuellement il s’entend – le soir venu, au moment où lalecture devient le loisir idéal pour rompre avec la routine journalière.
Présentation historique
14 mars 1948, embarquement pour l’Afrique. Puis 1968, sur la fin.
Présentation des personnages
Maou : Maria Luisa, d’origine italienne, la mère de famille du roman qui s’est mariée avec ce bel anglais, Geoffrey, mais finalement sans trop le connaître – il en était ainsi à cet époque, justeavant la seconde guerre mondiale. De son mari, elle attendait déjà un enfant lorsque l’élu de son coeur a décidé de se rendre en Afrique. Pour ne pas bousculer les projets de son tendre, elle a décidé de ne rien dire. De cette union d’un autre temps (pour nous lecteurs) naquit Fintan, car Maou aime aussi l’Irlande. En revanche, elle ne se fait à sa vie coloniale africaine.
Fintan : le petitgarçon de 12 ans qui découvre la vie africaine, un peu les yeux et le coeur de l’écrivain au coeur du récit. Il est naïf et son âme d’enfant regarde avec une poésie sans mesure la nature sauvage d’Onitsha.
Geoffroy : un peu en retrait, le père de famille n’est finalement qu’une pièce rapportée au récit. Peut-être est-il l’élément déclencheur qui a permis à Maou et Fintan de le rejoindre, maisfinalement on s’aperçoit que plus que l’amour d’un homme, c’est la curiosité de découvrir un continent à la fois originel et mystérieux qui a été le moteur des retrouvailles. De Geoffroy, nous ne connaîtrons que son métier d’ingénieur (et encore cela reste évasif) à la United Africa, et sa passion pour les sources du Nil, la reine noire, le peuple de Meroë. Fintan le voit comme un père parfois violent.Pourtant, Geoffroy a la fièvre, la fièvre amoureuse du continent africain, ce qui le rend certainement plus humain, et en fait une pièce centrale dans le roman de Le Clézio.
Gerald Simpson : l’archétype du colonialiste. Un officier anglais qui utilise des esclaves noirs enchaînés pour se faire construire une piscine ne peut pas être foncièrement bon. Nous n’en savons pas beaucoup plus à sonsujet, mais Maou se méfie de lui et cela suffit au lecteur pour ne pas l’apprécier.
Sabine Rodes : alors lui, car ce n’est pas une femme mais un homme – Le Clézio aime bien jouer avec son lecteur -, représente l’anti-colonialiste de base, c’est-à-dire un gars aussi puant que les colonialistes de base mais dans un autre style, manipulateur, perfide. Il a quelque chose d’un gourou, finalement.Bony : fils d’un pêcheur. Il initie Fintan à la nature d’Onitsha, à la vie d’un enfant dans le petit port. On peut dire que c’est le genre de mauvaise fréquentation qu’une mère ne souhaite pas voir pour son fils, mais qu’à son contact, Fintan s’épanouira tellement plus qu’avec le fils d’un occidental qu’on ne peut pas imaginer en vouloir à Fintan de « traîner » avec lui 😉
Oya : la beautémuette, celle par qui le destin de ceux de Meroë s’accomplit. Tout le monde en tombe amoureux. Elle personnifie l’Afrique.
Les éléments
Le Clézio est un écrivain du monde. Il ne prend pas son public pour des ignares, loin de là. Pour comprendre toute la subtilité de l’écriture de l’auteur, il faut s’être levé de bonne heure, avoir voyagé, connaître les langues. Le Clézio n’explique pas ses…