Parfum exotique

PARFUM EXOTIQUE
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

Intro :
Parfum Exotique est un sonnet extrait du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, poète Français du 19ème siècle appartenant au mouvement Symbolique. Ce sonnet ouvre, dans la section « Spleen and Idéal », le cycle des poèmes amoureux consacré à Jeanne Duval; la « Vénus Noire » , selon l ‘expressionde Baudelaire. Le poète rencontre Jeanne Duval à son retour de l’île Maurice. La spécificité de ce poème réside dans le fais qu’il soit marqué par un mouvement de crescendo : le rêve s’actualise de plus en plus et le sonnet se clôt sur un état d’extase provoqué par le jeu des correspondances entre les sensations : synesthésie.

Plan :
I) L’horizon d’attente engendré par le titre
a/ Le motparfum
b/ Le mot exotisme
II) Le parfum et la syntaxe de l’évocation
III) Idéal et Correspondance

I) L’horizon d’attente engendré par le titre

a) Le mot Parfum

Chose difficile à définir et à cerner. Le parfum correspond dans ce poème à Jeanne Duval; sa maitresse. L’odorat est le sens le plus développé. Chez Baudelaire on a deux sens déclencheur de rêverie: le parfum et la musique. On nepeut pas assimiler le parfum à Jeanne Duval seulement grâce au titre car l’auteur ne précise pas à quoi renvoi ce terme, mais la plupart du temps il est lié à la femme ou encore au chat.

b) Le mot Exotique

Au sens courant, le mot « exotique » renvoi à quelque chose qui n’appartient pas à notre civilisation de l’Occident, qui est apporté de loin, de pays lointains comme par exemple la Chine oul’Inde. Il y a donc une connotation avec la chaleur, l’évasion, la différence. L’exotisme va servir à définir ou à délimiter un monde idéal.

Dans Parfum Exotique, on voit que la femme s’efface très vite devant la puissance de son parfum ce qui engendre la vision exotique du poème.

II) Le parfum et la syntaxe de l’évocation

Le champ lexical de l’odorat peut inclure les termes suivants:
-« je respire » , dans le premier quatrain
– « ton odeur » , dans le premier tercet
– « le parfum » , dans le second tercet
On peut en conclure qu’il y a 1glissement de l’odeur de la femme à celle des fleurs d’un arbre : les Tamariniers. C’est donc l’odeur de Jeanne Duval qui emmène l’odeur des Tamariniers.

On a la mention du parfum qui organise le texte en 3mouvements à l’aide de repèrestemporelles :
– « Quand »… je respire l’odeur
– « Guidé »… par ton odeur
– « Pendant que »… le parfum

De plus, ce parfum est bien le point de départ de l’évocation, car de sa présence découlent les images : on trouve deux occurrences du verbe « voir » :
– quand… je respire…je vois
– guidé… par ton odeur…je vois

Le poète voit un monde différent , c’est l’ailleurs Baudelairien :
C’estd’abord un monde marin , le champ lexical de la mer:
– rivages
– iles
– port
– voile
– vague marine
– mariniers
Surtout présent dans les deux tercets !

4 rimes particulièrement riches :
– marine
– tamariniers
– narine
– mariniers
Dans ces deux tercets et plus particulièrement dans ces 4 rimes croisées, se produit comme une contamination sémantique dont la dominante est la mer (mâts, vague marine, mariniers), étroitement liée au thème de l’île ( climats, tamariniers) et englobant le poète de façon métonymique par sa narine.

De plus, c’est aussi un monde exotique, une représentation d’un monde heureux:
– « des arbres singuliers »
– « un soleil monotone »
= Exotisme dans l’évocation de l’étrangeté
– « fruits savoureux »
– « tamariniers »
– « soir chaud,chaleureux, éblouissent, feux)
= D’un paysage chaud
– « heureux, charmants, paresseuse)
– « où la nature donne »
– « des hommes dont le corps est mince et vigoureux »
– « des femmes dont l’œil par sa franchise étonne ». Cette franchise dans le regard peut se comprendre comme la simplicité, l’absence d’hypocrisie. C’est pourquoi, le poète utilise le terme « étonne » qui n’est donc pas habituel aux…