Question : Partagez-vous cette analyse de Constant selon laquelle le contrat social induit une perte de liberté individuelle? Répondez en vous appropriant les réflexions des 2 auteurs sur le sens de la liberté et en réfléchissant à l’angle sous-lequel chacun des auteurs aborde le problème de l’organisation politique.
Au cours du XVIIIe et XIXe siècles, bien des philosophes politiques ont sufaire part de leurs différentes perceptions de la société. Parmi ceux-ci, Jean-Jacques Rousseau a su introduire le fameux Contrat Social, tandis que Benjamin Constant a plutôt apporté son opinion portant sur le libéralisme. Ces deux conceptions politiques ont certains points en commun, entre autres le fait qu’elles portent toutes les deux sur une forme de liberté, et aussi le fait qu’elles visent lebien de la société. Évidemment, puisque ce sont deux conceptions philosophiques différentes, elles comportent plusieurs idées différentes. Dans un extrait de PRINCIPES DE POLITIQUE, Benjamin Constant mentionne le fait que le Contrat Social induit une perte de liberté individuelle, ce qui veut dire une perte des droits, pour un individu donné, d’agir librement sans avoir à enfreindre la loi.Ainsi, on peut dire, après avoir considéré le sens de la liberté de chacun des deux philosophes ainsi que l’angle sous-lequel ils abordent le problème de l’organisation politique, que ce que Constant a affirmé n’est pas approprié.
En premier lieu, Rousseau introduit le Contrat Social, qui, par définition, s’avère être une société dans laquelle la volonté de chaque individu rejoint la volontégénérale. Par volonté générale, on veut dire que c’est la volonté du peuple en tant qu’elle vise le bien général. Il permet de passer du second état de nature, où la loi du plus fort prône, à un état de société, où la souveraineté prône. Ainsi, chaque citoyen possède une part de souveraineté, et cette souveraineté repose sur le peuple en entier. Les individus doivent donc agir de manière uniforme, leursvolontés doivent s’harmoniser avec les volontés de tous les individus, constituant ainsi une société unie; le peuple. Par contre, cette harmonie ainsi créée est en fait une harmonie artificielle, car ce n’est seulement qu’une apparence d’unité. Malgré la fausse harmonie ainsi apportée, le Contrat Social vise le bien de tous. Pour ne pas retomber dans le second état de nature, les citoyens sedoivent de faire certains compromis afin d’éviter la destruction mutuelle de tous. Ainsi, un contrat de non-agression mutuelle est de mise, entraînant un supérieur commun, le souverain, qui s’avère être le peuple. Des lois qui réglementent les comportements des individus sont donc appliquées, assurant la cohésion et l’unité du peuple, et le bien de chacun se réalise à travers le bien de tous, d’où laprésence de volonté générale. Selon Rousseau, la liberté individuelle est celle que l’individu acquiert à travers la souveraineté, donc elle est présente dans son Contrat Social.
Ensuite, la conception politique de Constant vient apporter, en quelque sorte, une remise en question du Contrat Social de Rousseau. Le but principal de la perception politique de Constant réside dans le fait que, peuimporte le mode de pouvoir en question, le peuple doit rester souverain, sinon ce serait un retour au second état de nature, mais il doit être en mesure aussi de respecter les libertés individuelles de chaque citoyen. Dans ce cas-ci, la liberté individuelle consiste en «tout ce qui nous est permis de faire par la loi et que la loi n’a pas le droit d’empêcher». Constant parvient à concilier cetteliberté individuelle avec l’unité de la société dans son ouvrage PRINCIPES DE POLITIQUE. Cela se résume donc a un libéralisme politique, dont le but premier est «d’assurer aux individus un maximum de jouissance de leurs libertés individuelles en réduisant le plus possible le pouvoir politique». Il s’agit donc de protéger la liberté des individus contre le pouvoir politique. On peut se rendre…