Platon

1) Sa biographie

Platon était un philosophe grec qui naquit à Athènes en 428 av. J.-C.
Il était issu d’une famille de la plus haute aristocratie (fondée sur le mérite et l’éducation) : les origines de son père, Ariston, remontent au dernier roi d’Athènes, Codrus. Un ancêtre de sa mère, Périctionê, était un frère de Solon, le grand homme d’État et le législateur d’Athènes. Un de ses oncles,Critias, devait devenir un membre du Conseil des Trente.
Platon aurait donc été prédestiné à jouer un rôle actif dans la politique d’Athènes.
Son nom fut peut-être celui de son grand-père, Aristoclès et changé en celui de Platon (signifiant « large »), surnom qui lui fut donné pour désigner le volume extraordinaire de son front ou la carrure de ses épaules.

Son enfance et son adolescencefurent celles des hommes de son rang social à son époque. Très tôt, il reçut l’éducation des enfants des familles princières.
Il a fréquenté, accompagné par un esclave (désigné comme « pédagogue »), une des écoles privées d’Athènes, où il apprit à lire, écrire et calculer.
Il eut pour maîtres les Sophistes (professeurs d’éloquence de la Grèce antique) les plus réputés comme Gorgias ou Protagorasqui lui enseignèrent la rhétorique, c’est-à-dire l’art oratoire. Il pratiqua la gymnastique (stade de l’éducation athénienne). Mais son intention foncière, conforme à celle de ses proches, était d’accéder à l’exercice du pouvoir et d’entrer dans la carrière politique. En attendant, Platon s’initia à la peinture, écrivit des poèmes, des tragédies et étudia les lettres, les mathématiques et lamusique.

Mais en 408, à l’âge de 20 ans, sa rencontre avec Socrate est décisive et l’amène à renoncer aux arts pour s’adonner à la philosophie. Il devint le disciple le plus fidèle de Socrate qui se présente à lui comme l’incarnation de l’adhésion à la vérité et à la justice.
Toute sa vie, il conservera pour son premier maître une grande admiration.
Il resta avec Socrate jusqu’à ce que celui-cifut condamné à mort et exécuté par la démocratie athénienne en 399. Une blessure qui jamais ne se cicatrisa et qui renforcera, en lui, une attitude critique envers la démocratie.

Ainsi, profondément affecté par sa mort, Platon décide de s’exiler et entreprend de nombreux voyages pendant quelques années, notamment dans la dans la grande Grèce (Italie du Sud), en Egypte et à Cyrène, sur la côtede l’actuelle Libye.

En 388, il souhaite jouer un rôle politique à Athènes, mais les démocrates, alors au pouvoir, ne lui permettant pas. Dès lors, Platon se rendit à la cour de Denys l’Ancien, le tyran de Syracuse, ville en Sicile.
Il tentera vainement de le convaincre d’établir une forme de gouvernement philosophique : Platon y présenta des vues sur les rois qui devraient être philosophes etconsacrer leur vie, non aux intérêts et au pouvoir personnels, mais aux plus hautes valeurs morales. Mais le résultat fut un échec. Le tyran se brouille avec lui et suspecte Platon de vouloir le faire renverser au profit de son beau-frère, Dion, avec lequel il s’était lié d’amitié.
Platon est embarqué de force sur un navire spartiate et vendu en esclavage par le capitaine ; il est heureusementracheté par un ami, Cyrénaique Annicéris.
Libéré dans ces conditions, il revient à Athènes vers 387 et décide alors de se consacrer à l’éducation de la jeunesse. Il fonde son école de philosophie appelée l’Académie. Pendant 20 ans, il se consacre à l’enseignement et à l’écriture. C’est le premier institut d’enseignement supérieur connu en Occident. On y enseigne la philosophie mais aussi lesmathématiques et la gymnastique. L’enseignement est prodigué sous forme de discussions et de débats d’idée, ce qui explique la prédilection de Platon pour le dialogue. Parmi les élèves les plus brillants se trouve Aristote – le seul à pouvoir vraiment rivaliser avec le maître. C’est vraisemblablement à l’Académie que Platon compose la plus grande partie de ses ouvrages, résultats de ses réflexions…