Le banquier de ces PME ne s’attarde pas sur ces états financiers pour apporter son concours financier ; sa principale préoccupation réside, en effet, dans les garanties présentées par son client. Parailleurs, les entreprises bénéficiant de transferts de l’Etat sont, de par la loi, appelées à appliquer, formellement, les règles du SCE 1997 et les états financiers qu’ils produisent ne constituentqu’une simple information parmi tant d’autres réclamées par les instances de l’Etat et la réglementation en vigueur.
Le peu d’intérêt qui accompagne la confection des états financiers n’est pasuniquement dû au peu de crédit accordé par les lecteurs internes et externes à ces dits états mais aussi, et surtout, dû à la méconnaissance de l’utilité et de la pertinence de l’information financièredivulguée. Si les auteurs de ces états n’ont retenu de la réforme comptable en Tunisie que le changement, peu heureux et non indispensable, opéré dans la nomenclature comptable et omettentd’internaliser toutes les nouvelles règles de reconnaissance, de mesure et de présentation, il ne faudrait pas s’étonner de voir des lecteurs avertis de l’information financière divulguée s’en écarter et latrouver peu utile.
À tire d’illustration, pour une question aussi basique que celle relative à la constatation annuelle de la charge d’amortissement, il est anormal de relever qu’en règle générale letraitement retenu, dans la pratique, par les dirigeants des entreprises, côtées ou non côtées, privées ou publiques, s’éloignent du souci du rattachement des charges aux produits préconisé par le SCEpour se cacher derrière les seules prescriptions fiscales (taux d’amortissement uniformes pour toutes entreprises et ce, indépendamment de la durée de vie utile et de l’usage décidés par le Management)!! Une mauvaise répartition dans le temps du coût d’utilisation un bien immobilisé n’est-elle pas, contraire aux normes IFRS et du SCE ? Ne serait-elle pas à l’origine d’un « Bilan inexact » et…