Poésie et jeux du langage

Envoyé par Cristal1309.

CORRECTIONS

DU SUJET DE COMPOSITION FRANCAISE N°2

SUJET :

Vous commenterez ces réflexions de Jean-Pierre Richard publiées dans Onze études sur la poésie moderne (Seuil, 1964).

« Entre le monde et le langage, la littérature organise un jeu de cache-cache ; et le sens du poème serait une poursuite essentiellement inachevée, du sens le longde la chaîne toujours renouvelée et toujours savoureuse, de ces signifiants-signifiés : les mots, les choses… ».

EXPLICATION DU SUJET :

CONTEXTE :
La citation est extraite d’une étude sur Francis Ponge. Jean-Pierre Richard s’intéresse beaucoup à la matière même du langage. Il travaille sur le signifiant. Francis Ponge exploite les potentialités musicales, rythmiques et graphiques, entravaillant sur l’objet. Sa préoccupation est l’exploration.
Que nous dit le texte poétique sur l’univers sensible ? Quelle relation s’instaure entre la littérature et la réalité ? Richard traite du rapport entre la signification du texte, sa forme et son référent.

ANALYSE DE LA CITATION :
Première Partie de la phrase : Le jeu de cache-cache implique une activité ludique, enfantine.Comment comparer un projet philosophique avec cette activité ? Il y a ici une idée de quête et de recherche, de découverte et de plaisir de la découverte. Le jeu sollicite les sens, la vue, l’ouie. Le poète est quelqu’un qui s’ouvre au monde, qui perçoit les signes, et qui est même en relation avec l’invisible. Le mot « cache-cache » implique également une notion d’absence, de disparition. Cela engendrel’intermittance de la pratique poétique.
Deuxième Partie de la phrase : Elle explicite et développe la différence entre la pratique ludique et le travail poétique. Richard utilise le conditionnel. Le sens n’est jamais éclairé que de manière temporaire, à la faveur d’un jeu sur les mots, d’une exploration du potentiel évocatoire du langage. La langage poétique est polysémique. Le poète peutcréer des mots (hapax, néologismes) ; il est un inventeur de mots, comme Ponge par exemple avec les mots-valises (ex: proèmes, objeu, objoie). L’exploration est graphique et sémantique (ex : dans Ponge, « La Cruche », la voyelle u prend déjà la forme de la cruche). Cette conception est différente de celle de Saussure : il n’y a pas de rapport entre signifiant et signifié.

CONCLUSION DEL’ANALYSE :
Jean-Pierre Richard définit le poème comme une forme qui ouvre sur un sens toujours à construire. Le poète part à la quête du sens. Il remotive le langage, et modifie la connotation des mots.

PROBLEMATIQUE :
La question porte sur la capacité de la poésie à délivrer un sens.
Opinion générale : La poésie sollicite les potentialités suggestives du langage pour évoquer unevérité supérieure, d’ordre spirituelle ou esthétique. Est-ce que la signification ultime du poème consiste à montrer que le sens est introuvable ?
Pour Jean-Pierre Richard, la poésie ouvre sur une signification jamais assurée d’elle-même. Ainsi s’esquisse une relation entre le texte et le sens. Le rôle de poésie consiste-il à éclairer la difficulté qu’il y a à proposer une interprétation dumonde ?

PREMIER PLAN PROPOSE :

I. L’exploration des potentialités du signe verbal comme préliminaire à la quête du sens :
1°) La remise en question de l’arbitraire du signe :
(= interrogation sur la distance qui sépare les trois composantes du signe)
– Etablir une relation entre signifié et signifiant : l’harmonie imitative, les réseaux sonores.
– Etablir une relation entre signifiantet référent : le calligramme.
– Etablir une relation entre signifié et référent : la métaphore, la polysémie, la construction d’un texte.
2°) La remotivation (ou resémantarisation) d’un langage usé, érodé :
– La reprise avec variante de lieux communs surréalistes
– La mise à nu des connotations d’un mot : « nègre » chez Césaire.

II. Les trajectoires envisagées pour aboutir à cette quête du…