Que vaut l’expérience?

CHARLOTTE JULIE ECS1.

Que vaut l’expérience ?

L’expérience se caractérise comme l’instruction acquise par une longue pratique des choses, mais également comme une connaissance provenant des données ou impressions des sens. Dans le domaine scientifique, c’est une observation méthodique et réfléchie de certains phénomènes en vue de vérifier une hypothèse. L’expériencedans le domaine d’un « vécu » se distinguerait donc de l’expérience sensible ou encore de l’expérience scientifique. Mais quelle valeur a-t-elle pour l’homme ? Peut-on prétendre un accès à la connaissance grâce à l’expérience ? Est-elle nécessaire autrement dit, peut-on s’en passer ? Et enfin, n’y a-t-il pas une certaine richesse de l’expérience, une valeur morale ? utilitaire ?

La vie mentaleest organisée selon trois axes : l’action, l’expérience, et la pensée . Les sentiments sont placés près de l’axe de l’expérience.
L’empirisme considère l’expérience comme une nécessité, comme l’origine et le fondement de toutes nos connaissances. En effet, selon Hume l’origine de nos idées serait l’expérience sensible. Il distingue deux catégories deux perceptions plus ou moins vives. Lesimpressions seraient les perceptions les moins vives tandis que les idées seraient les plus vives. Il ajoute que les idées dérivent de nos impressions. Et donc que si les impressions étaient nécessaires aux idées, les idées dériveraient de nos sens. Locke, lui aussi, soutient le fait que nos connaissances proviennent de l’expérience. Il considère que l’esprit humain n’a aucune idée en lui, il le comparemême à une « table rase » ; une table de cire vierge sur laquelle viendraient s’inscrire des idées et des impressions, dans son essai philosophique concernant l’entendement humain. Pour développer certaines connaissances, l’esprit humain a besoin d’idées « simples » qu’il acquiert par la sensation et la réflexion. L’association et la combinaison de ces premières idées qualifiées de simples provenantde l’expérience, aboutirait à la formation d’idées plus complexes. Par dérivée, l’expérience serait bel et bien le fondement de l’expérience.

La vision des empiristes sera critiquée par Kant. Car il considère que les lois naturelles sont universelles et nécessaires, et que par conséquent on ne peut pas les déduire de l’expérience. La connaissance par l’expérience serait dès lors due à desprincipes a priori présents en nous, dans notre esprit, qui organisent l’expérience. Kant affirmera que « Si toute notre connaissance débute avec l’expérience, cela ne prouve pas qu’elle dérive toute de l’expérience ».

L’empirisme serait donc, en quelque sorte, prisonnier d’un certain intellectualisme. En effet, décomposer nos sensations impliquerait le fait de les considérer comme des objetsintellectuels. L’expérience ne paraîtrait donc pas comme indépendante, mais subordonnée à la raison. De plus l’expérience n’est jamais caractérisée comme son support à elle même, mais simplement comme le support à la raison. Les expériences seraient donc subordonnées à une certaine vision théorique du monde, mais qu’en est-il ? Pourrait-on s’en passer ?

Il faut cependant distinguer laconnaissance par expérience de la connaissance par la raison comme par exemple la déduction mathématique.
Les rationalistes ont une vision toute autre de l’expérience. En effet on ne peut pas s’appuyer sur l’expérience sensible, car les sens peuvent nous tromper et donc nous induire en erreur.
Descartes, rationaliste, s’oppose complètement à la vision de Locke et Hume. C’est ce qu’il va montrer dans Lesméditations métaphysiques avec son célèbre exemple de la cire. En effet, les sens sont incapables de saisir l’unicité de l’objet, son essence. L’aspect, la couleur, la température et la texture varient selon les circonstances, mais l’expérience ne perçoit pas directement l’unicité du morceau de cire. Seul l’intellect est capable de percevoir cette unicité de l’objet.
* En effet, l’expérience…