PHILOSOPHIE
Cet extrait est tiré d’un texte de MONTESQUIEU (18 EME), publié en 1747.
Le thème principal en est le commerce. Montesquieu s’interroge à propos des effets du commerce sur l’homme.
L’auteur fait un premier constat, savoir qu’il y a lieu de différencier commerce entre les états et les celui fait entre les individus. Dans le premier cas nous dit il, c’est un rendu réciproque deservices, qui permet de concourir à la satisfaction des besoins naturels. Il lui semble donc équitable et juste, sans nourrir de difficultés particulières.
Dans l’hypothèse du commerce entre particuliers, Montesquieu que le commerce vicie les vertus morales et que l’argent joue un rôle de pivot. Mais, nous dit-il, le commerce peut aussi générer un sentiment de justice exacte.
Deux théories oudeux constats, donc, qui s’opposent. En filigrane, Montesquieu nous amène à une réflexion qui consiste à savoir si le commerce et l’argent corrompent les hommes – sont ils capables des pires ignominies pour avoir plus d’argent – ou l’homme est il suffisamment vertueux pour faire fi de l’argent tiré du commerce pour faire prévaloir l’intérêt et le bonheur d’autrui ?
Deux thèses que nous allonsopposer successivement.
Le commerce et l’argent peuvent permettre d’asservir l’homme. Tel est le cas par exemple de l’esclavage, ou quelques riches propriétaires profitent d’ouvriers travaillants à vil prix.
C’est le système féodal, ou les seigneurs disposaient de tout, de l’esclavage aux Etats-Unis d’Amérique. Le commerce , ou une forme de domination de l’homme sur l’homme, tel les deuxexemples ci-dessus, rompt l’égalité , mais pis encore, le respect, entre les hommes.
Le commerce est un échange de biens, de service. Dans l’esprit des lois, l’échange est supposé équitable et la contre partie équivalente à la valeur du produit donné. Mais l’homme ne va-t-il pas s’empresser de générer une transaction déséquilibrée ? Il pourra profiter de la méconnaissance , voir de la sottise de soninterlocuteur, pour que le contrat soit à son avantage. En matière boursière, par exemple, cela s’appelle le délit d’initié. Une personne, compte tenu de son activité et de sa position dans la société, va acquérir un grand nombre de titres d’une société cotée en bourses, et une information confidentielle va lui permettre de savoir que quelque jours plus tard, un événement va se passer, luipermettant de revendre en faisant un bénéfice considérable. L’équité dans le commerce a – t- été respectée ?
Montesquieu nous parle de brigandage. On peut imaginer toutes les formes de celui-ci dans le commerce. Le délit d’initié en est une, l’esclavage en est une forme ancienne et fort heureusement à peu prés disparue aujourd’hui. On peut tout simplement citer la tromperie, ce que l’on appelle endroit le dol, c’est-à-dire une manœuvre frauduleuse pour amener quelqu’un à signer un contrat sur la base d’élément erronés. En cela le commerce est du brigandage et l’on pourrait multiplier les exemples à l’infini. Se posent alors les questions de la morale, de la sincérité, du respect d’autrui.
Rappelons que dans une époque fort ancienne, lorsque les hommes chassaient, pêchaient, faisaient lacueillette, dans certaine tribus, le chasseur ne mangeait pas le fruit de sa chasse. Il le donnait entièrement et recevait en contre partie à manger des autres membres du groupe.
L’évolution de la société a amené l’homme à la notion de production . fabriquer des outils pour la chasse ou la pêche, la culture, fabriquer des maisons, et cela a donné lieu à des échanges. Pour permettre des échangeséquitables, on a créé la monnaie qui permettait d’échanger des biens de valeur inégale. Puis, les échanges, donc le commerce, on amené l’homme a échangé, non plus pour acquérir un bien mais pour avoir de la monnaie de l’argent.
On saisira bien ici le danger pour l’homme. A quelles extrémités allait-il se livrer pour avoir plus d’argent ?
On peut ici rejoindre l’inquiétude de Montesquieu, ou…