Les relations russo-chinoises
Intro :
Pekin et Moscou ont signé le 14 octobre un accord sur l’entrée de la Russie à l’OMC, un autre sur la définition de leurs frontières en extrême orient et un troisième préfigurant des livraisons de gaz russe à la Chine. L’adhésion à l’OMC est un objectif prioritaire alors que la Russie est le seul grand pays non-membre de l’organisation. Ce protocolemarque un net réchauffement des relations bilatérales.
1/ Les relations politiques :
Historique :
Situation actuelle :
Perspectives :
De 1950 à 1960, l’alliance du pays le plus vaste de la planète, et de celui le plus peuplé fit déjà trembler l’occident. Dans ce contexte d’après Guerre Froide, un « traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération » a de nouveau été signé le 16 juillet 2001par Vladimir Poutine et Jiang Zemin. Examinons-en les différentes étapes et motivations.
Le traité représente une étape supplémentaire dans le processus de rapprochement entre l’Union Soviétique et la Chine dans un premier temps, puis entre la Russie et la Chine, entamé avec la visite de Mikhail Gorbatchev en mai 1989. Par la suite, Boris Elstine et Jiang Zemin se sont entretenus plus de dixfois, et Vladimir Poutine l’a déjà rencontré plusieurs fois avant 2001.
Les responsables russes et chinois soulignent depuis la chute du bloc communiste la nécessité d’un monde multipolaire, et rejettent l’hégémonisme des Etats-Unis. Moscou est désireuse de retrouver son rang de super-puissance depuis la dissolution de l’URSS, mais Washington qui veut éviter l’émergence d’un nouveau rival sur lascène internationale, tente de minimiser son influence politique, et d’éviter un développement économique dû aux hydrocarbures. De même, la RPC cherche à étendre son influence, en Asie dans un premier temps, puis dans le monde, mais la récente augmentation de la présence étasunienne dans cette zone entrave son développement, sans parler du soutien à Taiwan. Cette convergence de vues anti-américaine semanifeste dans de nombreux domaines, le conflit du Kosovo a vu l’ingérence d’une coalition menée par les Etats-Unis dans les affaires d’un pays souverain, sans consultation de l’ONU, ce qui a permit de « se passer » de l’avis des deux pays. Le bouclier anti-missile américain, qui couvrirait sans doutes Taiwan comme le Japon, aurait comme conséquence immédiate de diminuer l’influence des 2outsiders, en réduisant leur potentiel de menace nucléaire. L’élargissement de l’OTAN à plusieurs pays autrefois sous la coupe du bloc soviétique est susceptible de modifier l’équilibre stratégique actuel, et pourrait à terme jouer comme un facteur de rapprochement entre la Chine et la Russie.
Les 2 pays sont confrontés à des rebellions locales teintées d’islamisme, ils ont donc identifié un ennemicommun au Xinjiang et en Tchétchénie. En effet, la religion musulmane joue dans ces 2 cas un rôle fondamental comme point commun entre les populations opprimées, et permet aux rebelles de recevoir un appui d’organisations islamistes du type d’Al Qaeda. L’Organisation de coopération de Shanghai crée le 15 juin 2001 regroupe justement la Chine et la Russie, mais aussi le Tadjikistan, le Kazakhstan, leKirghizistan, qui ont été rejoint par l’Ouzbékistan, afin de lutter contre le terrorisme.
Les relations économiques entre les deux pays sont essentiellement constituées par le commerce d’armes et les échanges transfrontaliers. La Russie n’est que le dixième partenaire commercial de la Chine, alors que celle-ci est le second de la Russie, et ce fossé s’accroît par la croissance soutenue de prés de10% par an en Chine (selon les chiffres officiels), en comparaison de la stagnation de l’économie russe. De nombreux projets, comme un gazoduc reliant la Sibérie au Nord-Est chinois ont été annoncés, mais sont tombés à l’eau faute de financement. Moscou et Pékin doivent attirer les investissements de la première puissance économique mondiale, les Etats-Unis, qui sont aussi leur premier…