Les livres « culture et mode de pensée » et « pourquoi nous racontons des histoires ? » font suite à une série de conférences donnée à l’université de Boulogne par Jérome BRUNER.
Jérome BRUNER est un psychologue Psychologue américain né en 1915 à New York, et ses travaux ont porté sur de nombreux domaines dont : la perception, la catégorisation, le récit, le développement cognitif, le langagechez l’enfant, l’éducation. Ce sont ces trois derniers domaines qui retiendront principalement notre attention.
Il fonda en 1960 le Center for Cognitives Studies, premier centre de recherche au monde qui affiche le terme « cognitif ». C’est un groupe réunissant des psychologues, anthropologues, linguistes, philosophes et juristes. BRUNER a alors pour projet d’impulser une « révolution cognitive »qui placerait « la signification au centre de la psychologie »; en unissant les efforts de la psychologie à ceux de l’anthropologie, de la linguistique, de la philosophie, de l’histoire et du droit.
Cette approche de la cognition, plus interprétative, mettait au centre la construction de la signification, opérant une rupture complète avec les derniers développements de la psychologiescientifique américaine qui se recentraient sur le paradigme « traitement de l’information » avec l’avènement du modèle de l’ordinateur.
Avec son groupe du Centre d’études cognitives, BRUNER décidait ainsi de créer une nouvelle psychologie culturelle. Ses recherches vont alors porter sur le développement cognitif de l’enfant, puis du bébé. Représentation, classification, mémorisation, récolted’information, etc., en sont les thèmes. Un rôle fondamental est accordé au langage, car BRUNER voit dans le développement linguistique la cause du développement intellectuel.
In s’inspire des se lectures de VYGOTSKY en ce qui concerne la conception de l’instrumentalisme du langage conçu comme système de signes, comme outil ou « prothèse » culturelle pour le développement des individus. Et dans «culture et mode de pensée » il nous dit, «le langage au sens de VYGOTSKY est un moyen de mettre en ordre ce que nous pensons des choses». Distinguant deux modes de pensée, le mode de pensée paradigmatique et le mode narratif, son approche repose sur l’hypothèse qu’il existe un structure narrative et du récit dans l’univers mental et culturel humain.
Il considère de plus, à la suite d’anthropologuestel HUTCHINS que les récits en tant qu’outils culturels sont des processus cognitifs distribués et répartis entre membres de groupes sociaux et d’une communauté.
C’est dans les perspectives que nous proposons ce présent travail.
Comment interroger ou s’interroge une personne sur des évènements de vie, ses lectures, la suite étendue de son histoire ou de ce qu’il ressort à son point devue ? Voilà des questions que pose par jérome Bruner dans le but d’en comprendre les formations et d’atteindre leur maitrise.
«Pour dépasser l’implicite et l’intuition, il semble que nous ayons besoin d’une sorte d’appareil qui nous permette de prendre de la hauteur». C’est ainsi qu’il nous invite aux efforts de la réflexion.
Il commence son interrogation par le domaine de la littératureromanesque et en observe les concepts méthodologiques qui président à une histoire réussie.
C’est avec le concept de «peripéteia» qu’il commence. Son rôle est d’installer l’étrange dans l’histoire qui s’efforce de ressembler à l’ordre normal des choses et des événements. L’auteur utilise ce procédé pour rompre cet ordre et pour livrer des messages. Son but est d’absorber le lecteur par le récittant l’intrigue est ancrée dans une ambiance et un descriptif du monde ou de la société presque banales car tellement réel, et quand vient surgir des messages plus atypiques ou dérangeants pour le lecteur, il s’opère alors un subtil glissement du langage, presque à son insu au point de ne plus savoir ce qui est vraiment réel ou ce qu’il n’est pas.
A la fois le fictionnel repose sur une réalité,…