Résumé une bouteille dans la mer de gaza

Une jeune Israélienne de 17 ans, Tal, vit à Jérusalem. Elle aime beaucoup son pays. C’est comme on pourrait se l’imaginer : des civils qui s’habituent à l’horreur quotidienne et des attentats. Au début du livre, j’avais l’impression de regarder les infos à la télévision et je n’ai pas trop aimé.
Mais je me suis accroché, et je ne le regrette pas : la suite du roman m’a vraiment plu. Un détail enparticulier m’a beaucoup touché : un des personnages, Palestinien, est invité dans un grand restaurant avec deux Européens. Le restaurant est très luxueux. Les Européens parlent de l’Europe et de la vie facile que nous avons. Ce passage fait beaucoup réfléchir : chaque jour de leur vie, toutes les personnes qui vivent dans ces pays-là prient pour ne pas mourir bêtement dans un attentat ousimplement pour ne pas recevoir un coup de téléphone annonçant la mort d’un proche. Quand rien de tout cela ne se produit, ils estiment avoir de la chance…
Et nous, chaque jour de notre vie, nous avons tout. Moi, j’estime avoir de la chance quand j’ai quelques profs absents à l’école… ! C’est pourtant le même mot, non ?
L’auteur prend aussi le temps de s’investir dans les sentiments profonds despersonnages. Ces derniers « se confient » et c’est à ce moment qu’on se rend encore plus compte de notre vie luxueuse. Valérie Zenatti (auteur) fait très bien ça, peut-être parce qu’elle a passé son adolescence là-bas et qu’elle vit maintenant en France. Un exemple :
Cher Naïm, je suis désolée. Désolée que tu te sois inquiété, désolée que tout cela se soit produit. Malheureuse, anesthésiée, vidée,c’est moi, aujourd’hui. Tu ne peux pas savoir comme ça fait du bien de pleurer de sangloter, quand les larmes sont restées bloquées en une barre dure dans le front, une barre qui m’empêchait de parler, qui m’empêchait de garder les yeux ouverts, m’empêchait de les fermer, me torturait. Un bus est entré dans mon champ de vision. Il n’en est pas ressorti. Il n’en ressortira jamais. Terrible ? C’était plusque terrible. Affreux ? C’était plus qu’affreux. Cauchemardesque ? Non, l’enfer. »
Pour terminer, je soulignerai que ce livre a été écrit par un auteur qui n’avait pas l’intention de faire des tas de trilogies et tous les films qui vont avec. Le livre commence, et se termine. C’est de plus en plus rare dans les bouquins pour jeunesse. Je le regrette.
Un dernier extrait, parce qu’il n’y a pasque de la tristesse, et qu’il nous montre que ce ne sont pas des aliens qui vivent dans ces pays là, mais des humains comme ici. Il m’a fait beaucoup rire.
C’est elle (Shira, pas Jennifer Aniston) qui m’a appris à dire des choses anodines sur un ton catastrophé. Ca parait bête comme ça, mais ça fait un bien fou. Il faut s’exercer assez souvent. Par exemple : tu as une mauvaise note en math. Au lieud’être simplement embêté, triste, ou d’avoir peur de le dire à tes parents, il faut répéter avec des accents de désespoir dans la voix : « Oh non, ce n’est pas possible ! C’est absolument dramatique ! Je vais rater mon trimestre, mon année, mon bac ! Je n’irai jamais à l’université, je ferai la manche mais personne ne me donnera rien, on me dira que je suis jeune, que je peux travailler, j’aideux bras, deux jambes, mais personne ne m’embauchera, et si je n’ai pas de travail, je n’aurai pas de famille, pas d’enfants, ma vie est foutue ! ». Après, tu te souviens que tu as dit tout ça parce que tu avais raté ton contrôle de math et ça te fait bien rire. »

Une bouteille dans la mer de Gaza

Valérie Zénatti

Résumé

Tal, jeune Israëlienne habitante de Jérusalem, en aplus qu’assez de l’horreur banalisée des attentats. Elle écrit ses peurs et ses angoisses devant le surcroît de violences qui a suivi l’échec des Accords d’Oslo. En désespoir de cause, elle écrit une lettre, la met dans une bouteille et demande à son frère, soldat, de l’abandonner quelque part à Gaza. La lettre doit lui permettre d’entamer une correspondance électronique avec une Palestinienne,…