Si c’est un homme – primo levy

Entre La Buna, le K.B., les « selekcja », les Kapos, les SS… L’italien Primo Levi, chimiste de profession, écrivain et poète de vocation nous offre l’un des témoignages les plus importants duvingtième siècle sur l’holocauste à travers ce récit que l’on s’imagine en noir et blanc, tant la monotonie, l’ignorance et la souffrance décrite page par page nous rappelle que si la littérature n’est pasécrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité. Levi, ni croyant ni pratiquant a pu prendre conscience de l’importance de sa judéité lors de son confinement à Monowitz, et su sepersuader que survivre et témoigner sont étroitement liés.

De Février 1944 à Janvier 1945, dans le sous-camp Auschwitz III, Levi nous plonge véritablement dans l’horreur des camps. On est souventpersuadés d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’univers concentrationnaire et de l’extermination des Juifs d’Europe… De ce fait, on est aussi convaincu d’en savoir beaucoup… C’est que l’on a pasencore lu Levi nous faire l’analyse de la nature complexe qu’est l’état de malheur. Si c’est un homme, ce livre où l’incompréhension et l’intolérance sont les mots d’ordre et où on ne se pose pas dequestion ; « Hier ist kein warum ».

Primo Levi, témoin des pires choses dont peut être capables la race humaine, va malgré tout créer des liens. Malheureusement ces liens seront souvent très limitésdans le temps. Notamment avec Alberto, un italien avec lequel il partage absolument tout. Cependant, on ne peut pas dire qu’ils soient inséparables, car ce terme n’existe pas là-bas. « Savez-vouscomment on dit demain dans le langage du camp ? Morgen früh, demain matin. ». Primo va aussi faire connaissance avec quelques français. Jean, le « Pikolo », préposé à l’entretien du Kommando de chimie, etCharles et Arthur, ses deux derniers amis du camp.

Si c’est un homme… Du début à la fin, de l’internement à la libération, Primo Levi nous enlève à la réalité, nous donne l’impression d’écrire…