L’organisation rationnelle repose sur une méthodologie, une logique raisonnable et efficace. Le fonctionnement rationnel d’une organisation a pour but de réaliser le plus efficacement possible les objectifs qu’elle s’est fixé. Si le principe de l’action rationnelle peut s’appliquer à différents domaines, deux domaines ont permis d’en étudier particulièrement les effets .L’entreprise rationnelleorganisée autour de l’objectif du profit, de l’accumulation formalisée par TAYLOR (1856-1915) d’une part et la bureaucratie rationnelle érigée en mode d’organisation des tâches par WEBER (1864-1920)dans le but d’appliquer des règles générales et impersonnelles.
Pour savoir si le fonctionnement d’une organisation peut être rationnel, nous étudierons essentiellement le taylorisme qui sembleen être une bonne illustration. La question qui se pose est de savoir si cette organisation rationnelle, censée améliorer l’accomplissement des tâches par une définition rigoureuse des tâches de chaque salarié est un système efficace et fiable permettant d’une part atteindre les objectifs fixés mais d’autre part de s’adapter à tous les types d’organisation et à l’évolution des mentalités enprenant en compte les éléments extérieurs de cette organisation.
TAYLOR (1856-1915) a mis en place l’Organisation Scientifique du Travail en poursuivant la réflexion introduite par SMITH (1723-1790) : la division du travail. Par la mise en place de nouvelles méthodes d’organisation permettant d’augmenter la cadence il a contribué à la révolution industrielle. Le taylorisme a été source de progrèset a contribué à la réalisation des trente glorieuses par l’amélioration de la productivité (I).Cependant, l’absence de prise en compte du facteur humain et des motivations réelles des salariés ont contribué à l’essoufflement du taylorisme(II). Malgré ce constat, les principes du taylorisme perdurent aujourd’hui sous d’autres formes (III).
I) L’apport du Taylorisme
Le taylorisme repose sur3 principes. Premièrement, la séparation verticale qui confie la mission de conception aux bureaux d’études (cols blancs) tandis que l’exécution, la fabrication, revient aux ouvriers (cols bleus). Puis il y a la séparation horizontale, cette méthode est élaborée par les ingénieurs chargés de la conception de l’organisation du travail. En observant les ouvriers, ils détectent les gestesnécessaires à la production et élaborent un mode opératoire optimal auquel l’ouvrier devra se plier puisque ici une seule façon de faire est valable. C’est la notion « one best way ». Cette notion se traduit par une parcellisation des tâches simples et répétitives devant permettre un gain de temps. Enfin, il ya le salaire, l’appât du gain permettant de stimuler la productivité de l’ouvrier, c’est lecercle vertueux qui lie la productivité à la prospérité et qui a eu le mérite de lever le voile sur les conditions de travail opaque qui ont marqué le début du 19e.
Le Taylorisme prend en compte le manque de formation des ouvriers et tente de réformer leur mode de recrutement instable caractérisé par un turn over quasi journalier. Le contexte de l’époque se prêtait assurément à la mise enplace de cette méthode rationalisant l’organisation du travail et la rendant plus transparente. Le Fordisme contribuera à cette organisation en développant le travail à la chaine permettant la production de masse de produits standards.
Le contexte historique du début du 19e a réservé un accueil favorable à la conception de TAYLOR. En effet, nous sommes à l’époque des balbutiements du mondeindustrialisé et les conséquences du taylorisme sur l’économie et les relations sociales sont positives. La rationalisation du travail le rend moins pénible, les travailleurs deviennent dépendants les uns des autres ce qui crée des liens sociaux plus étroits. La méthodologie commune apportée par la rationalisation les rapproche. La productivité augmente et le salaire aussi. Dans certains ateliers, le…