Tous les matins du monde

Scénario : Pascal Quignard et Alain Corneau, d’après le roman de Pascal Quignard
Photographie : Yves Angelo
Décors : Bernard Vezat
Costumes : Corinne Jorry
Montage : Marie-Josèphe Yoyotte
Musique : Marin Marais (Improvisation sur les folies d’Espagne, L’Arabesque, Le Badinage, La Rêveuse, La Sonnerie de Sainte-Geneviève du Mont de Paris) ; Sainte Colombe (Les Pleurs, Gavone du Tendre,Le Retour) ; Jean-Baptiste Lully (Marche pour la cérémonie des Turcs) ; François Couperin (Leçons de ténèbres : Troisième leçon) ; Jordi Savall (Prélude pour Monsieur Vauquelin, Une jeune fillette, Fantaisie en mi mineur), musique dirigée et interprétée par Jordi Savall
Production : Film par Film, Divali Films, D.D. Production, Sedif, FR3 Films Production, Paravision International
Durée TV : 1h 54 min

Avec Jean-Pierre Marielle (Sainte Colombe), Gérard Depardieu (Marin Marais âgé), Guillaume Depardieu (Marin Marais jeune), Anne Brochet (Madeleine), Caroline Sihol (Mme de Sainte Colombe), Carole Richert (Toinette), Michel Bouquet (Baugin), Yves Gasc (Caignet)

jeudi 27 novembre 2003, 20 h 45
Rediffusions : dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 décembre, 1 h 00 ;
dans lanuit du lundi 8 au mardi 9 décembre, 0 h 55

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Le film
Le contexte
Après Nocturne indien (1989), d’après Antonio Tabucchi, où s’exprimait de manière déjà secrète un parti pris pictural et un goût pour la quête initiatique, Alain Corneau se tourne vers la musique française du XVIIe siècle. Il s’adresse auromancier Pascal Quignard pour le scénario et au musicien Jordi Savall pour la musique du film.
Le premier avait déjà écrit en 1987 un petit roman, La Leçon de musique, dont le premier chapitre narrait « un épisode tiré de la vie de Marin Marais ». Il se lance alors dans l’écriture d’un roman plus important, Tous les matins du monde, qui sera le support littéraire du film.
Quant à Jordi Savall, ilest le plus fameux violiste en exercice. En collaboration étroite avec Quignard et Corneau, il choisit dans le répertoire baroque les pièces essentielles du film et exhume pour la circonstance les rares pièces écrites par Sainte Colombe, compositeur très peu connu, qu’il adapte de manière à l’opposer esthétiquement et philosophiquement à la musique de Marin Marais.

Le résumé
Le célèbrevioliste Marin Marais se souvient de son maître, un musicien solitaire, monsieur de Sainte Colombe. Il raconte la vie austère de cet homme, l’éducation sévère qu’il infligea à ses deux filles après la mort de sa femme, ainsi que la recherche d’une perfection absolue dans son art. Il raconte l’initiation qu’il a reçue de lui et surtout l’antagonisme qui opposa le jeune ambitieux désireux d’être reconnupar la Cour au vieux musicien de l’ombre, intransigeant. À la suite d’une querelle avec son maître, Marin Marais poursuivit son apprentissage avec Madeleine, la fille aînée de Sainte Colombe, qui devint aussi sa maîtresse. Elle lui sacrifia tout, mais le jeune musicien s’éloigna pour mener une carrière brillante. La jeune femme se dessécha puis se suicida. Hanté par les secrets du grand maître,Marin Marais épia la cabane dans laquelle Sainte Colombe avait pris l’habitude de jouer pour faire revenir sa femme. Un soir, cependant, le vieil homme surprend son ancien disciple et lui révèle enfin son art.

La démarche
Un double récit
Résumez le roman, puis le film, afin de mettre au jour le choix narratif majeur du second. Analysez les conséquences de ce choix narratif sur le plandramatique et psychologique. Que recherche le spectateur à l’issue de ce prologue ? Sa curiosité est-elle satisfaite ? Comment se résout l’antagonisme entre les deux musiciens ? Quelle défiance du spectateur entraîne le choix d’une focalisation interne ?

Dans le film d’Alain Corneau, c’est le point de vue de Marin Marais qui prend en charge tout le récit. Le roman retrace dans sa chronologie la…