Vers les math maternelle

Extraits du document d’accompagnement
« Vers les maths : quel travail en maternelle ? » 2002

2 – Développement de la pensée logique
Le programme précédent comportait une rubrique « Classifications et sériations » qui n’est pas reprise dans le programme actuel. Plus largement, aucune rubrique spécifique n’est réservée à ce qui est traditionnellement désigné sous le terme de « développementde la pensée logique ». Une explication est sans doute nécessaire. Elle tient en deux arguments complémentaires. D’une part, la plupart des activités correspondant à cette rubrique concernent tous les domaines de l’école maternelle et pas seulement le domaine « Découvrir le monde », qu’il s’agisse de reconnaître des propriétés, de comparer, de classer, de ranger d’organiser une action et de tirerles conséquences de son effet, d’identifier ou d’appliquer une règle, de coder, de symboliser… D’autre part, et plus fondamentalement, les travaux récents sur ce type de compétences (souvent appelées transversales) montrent qu’elles se développent à partir des activités dans lesquelles elles sont sollicitées et des connaissances que les élèves construisent. Classer ne s’apprend pas de façongénérale, mais dans des activités où le classement des formes, des mots, des éléments, des faits… permet d’enrichir les connaissances sur les formes, les mots, les éléments, les faits considérés. Aptitude à classer et maîtrise des connaissances en jeu progressent ainsi simultanément. Chaque domaine du programme est donc concerné par l’utilisation et le développement de ces différentes compétences, ditestransversales.
Ce paragraphe a pour but de préciser quelle contribution au développement de la pensée logique des enfants peut être apportée par les activités orientées vers une première approche des connaissances mathématiques.
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Approche des quantités et des nombres
Les études récentes en sciences cognitives soulignent que, dès son plus jeune âge, l’enfant manifeste des compétencesprécoces relatives aux quantités et à leur expression par des nombres (exprimés oralement). Elles mettent également en évidence que, dans la conquête de l’outil numérique, l’acquisition de la chaîne numérique verbale (la suite orale des nombres) et son usage dans les processus de quantification jouent un rôle déterminant. Pour l’essentiel, la chaîne numérique orale comme les diverses procédures dequantification (reconnaissance immédiate de très petites quantités, comptage un par un, estimation) s’acquièrent entre 2 et 6 ans, c’est-à-dire pendant la période de scolarité maternelle qui joue donc un rôle décisif. Les compétences indiquées dans le programme sont des compétences de fin d’école maternelle. Certaines d’entre elles sont construites beaucoup plus tôt. Les commentaires qui suiventfournissent des indications pour aider les enseignants à repérer les apprentissages possibles à différents moments de l’école maternelle. En effet, ceux-ci se construisent dans la durée et chaque enfant développe ses compétences à son propre rythme. Dans le domaine numérique tout particulièrement, l’enseignant doit être attentif aux progrès et aux difficultés de chacun, car les connaissances desenfants évoluent selon des rythmes très différenciés.

Dès la Petite Section, par les activités et les jeux qu’il fréquente, au travers de ses premières interrogations ou de celles de l’enseignant, l’enfant commence à élaborer l’idée de quantité. Celle-ci se traduit d’abord par des oppositions entre pareil et pas pareil ou entre beaucoup et pas beaucoup. Progressivement, l’apparence des collectionsdevient moins prégnante, notamment lors d’activités dans lesquelles il faut opérer une distribution, apparier des objets, comparer des quantités (un peu, beaucoup). Ces activités nécessitent le recours à des compétences utiles dans la pratique du dénombrement (en particulier la correspondance terme à terme). Les enfants sont confrontés à des situations dans lesquelles il faut prendre autant…