Chapitre 1 – Définitions
I- Définitions
A- La culture
• Vient du latin colere, qui signifie cultiver, habiter et vénérer. Renvoie initialement à l’action de travailler la terre, et par extension les esprits. Forte dimension sacrée, qui ne disparaît qu’à partir du 16ème siècle.
• Il existe de multiples définitions du mot culture. Dans notre raisonnement, être cultivé = « être en quêteperpétuelle de », faire l’effort de comprendre l’autre…
B- Culture individuelle et culture collective
• Culture individuelle : ensemble des connaissances acquises par un individu tout au long de sa vie ? dynamique.
• Culture collective : ensemble des connaissances qui appartiennent à tous ? plutôt statique, nourrit la culture individuelle.
II- Deux cultures distinctes ?
A- Laculture savante
• Incarnée au Moyen-âge par l’idéal de l’humaniste : homme qui connaît les textes anciens et qui est capable de les lire en version originale (grec, latin, hébreu…), qui sait vivre en société, qui voyage et est ouvert aux autres… Idéal qui se développe avec la Sorbonne, les couvents, ou encore sous l’impulsion de François Premier (création des collèges royaux). Au 17ème siècle,honnête homme (individu qui va dans les salons et qui développe l’art de la conversation) puis philosophe au 18ème siècle.
• On associe aujourd’hui la culture savante à la classe dominante. Désignerait une sorte de savoir universel, un idéal vers lequel il faut tendre.
B- La culture populaire
• Serait au contraire le fait des classes dominées. La culture savante va s’affirmer très fortement parrapport à la culture populaire à partir du second Empire. Développement d’une littérature « populaire », et d’une presse bon marché, qui s’écarte du politique.
• Bourdieu : la culture populaire ne se perçoit pas dans un rapport à la culture dominante. Passeron et Grignon, Le savant et le populaire : en voulant réhabiliter le peuple et les pratiques culturelles, on tombe dans 2 déviances : lepopulisme (célébration de la culture populaire en oubliant qu’elle est dominée) et le misérabilisme (voit dans la culture des pauvres qu’une « pauvre culture »). Michel de Certeaux préfère ainsi parler de pratiques quotidiennes. De même, Jean Cuisenier distingue culture populaire et folklore. Folklore : art populaire représenté par la culture savante, souvent dans des buts commerciaux.
C- Desliens étroits
Croisement entre ces deux notions, se nourrissent mutuellement.
• Ex. Au MA, tout le monde parlait ou latin, même si développement parallèle de langues vernaculaires. Edit de Villers-Cotterêts en 1539 : volonté d’inscrire la culture française dans l’unité de la langue.
• Ex. Des plats populaires sont souvent utilités pour désigner une culture régionale (pot au feu, daubeprovençale…).
Chapitre 2 – Culture savante, culture élitiste, culture officielle
La culture savante s’affirme très fortement à partir du second Empire.
I- La domination culturelle de Paris
• Transformation initiée par Haussmann pour des raisons à la fois politiques et économiques :
-Raisons politiques : Napoléon III veut concurrencer Londres et faire de Paris un lieu cosmopolite, une imagede la nation.
-Raisons économiques : création des grands magasins.
• Amélioration de l’hygiène (égouts), création de nombreux parcs et jardins, modèle de l’hôtel particulier et de l’immeuble du rapport : immeuble abritant plusieurs logements, où cohabitent toutes les classes sociales.
? Hausse des prix des loyers et rabattement des classes populaires vers l’extérieur.
II- Enseignement etéducation
• Le décalage entre les couches populaires et les élites apparaît à travers la dualité de l’enseignement :
-Enseignement primaire ouvert à tous, qui s’achève par le fameux « certif ».
-Enseignement secondaire réservé à la bourgeoisie (collège des jésuites). Bourses très rares et accordées la plupart du temps aux fils de fonctionnaires. Les femmes sont également exclues (3% des…