De la phantasia à l’imagination

L’imagination

A) L’imagination, faculté et valeur

L’imagination repose sur une tradition philosophique d’opposition, mais il faut dépasser le traitement binaire. Il faut éviter « pour l’imagination » et « contre l’imagination ». On fait 2 présupposés des questions sur l’imagination :
-faculté :
L’imagination est quelque chose, c’est une faculté de l’esprit, dont l’activité est bienspécifique dans une typologie des facultés. Les autres facultés de l’esprit sont : la raison (entendement) : faculté de la connaissance, et la volonté : faculté de former des décisions.
L’imagination est la faculté des images (les conserver, recevoir, produire). Elle est donc hors du seul intelligible, car elle est du sensible, du perceptible. Imaginer, c’est « donner corps » à une idée, unconcept. Elle donne à voir et à penser. L’imagination n’est donc pas forcément une faculté de l’esprit. Penser n’est-ce pas la même chose qu’imaginer ?
*L’imagination est conçue comme la faculté fondamentale de l’esprit, car l’esprit tente de saisir le réel.
*Ou elle peut être conçue comme une faculté seconde qui vient après le sens.
*Soit la faculté qui dépasse la connaissance du réel, pourproduire de toute pièce des images qui sont alors invention.
Imaginer est entre produire et connaitre. La notion d’imagination va mettre en péril ce qui est classiquement posé. Comment distinguer l’imagination de la perception ? Comment la distinguer de la mémoire et de la pensée ? Peut-on penser sans image ? Connaitre le réel signifie-t-il, faire taire le réel ? L’imagination est-elle le propre del’homme ? Comment comprendre alors l’union du corps et de l’âme ?
Avoir de l’imagination parait caractériser un esprit libre.
Science (connaissance), art (invention), éthique (action). Problème de la division des facultés.

-valeur :
L’imagination doit faire l’objet d’un jugement de valeur. Elle appelle un jugement de valeur, elle est mise en rapport avec une évaluation, qui commence au moment oùla faculté d’imagination est inventée (17ème siècle). Elle devient une faculté dangereuse, par rapport à la raison. Il y a une revalorisation de l’imagination avec Kant (18ème) qui revient comme une valeur. Mais elle échappe à ses inventeurs.

B) Imagination et images : problématiques essentielles

Image : rapport entre l’esprit et le réel. Quel est le rapport entre les images matérielles(photos, portraits…) et les images mentales. Ce que l’on voit est présent à l’esprit, mais devient absent dans la réalité.
L’imagination semble se nourrir de l’absence de ce qui est imaginé, et elle rend présent ce qui est absent. L’imagination permet de se figurer.
Il y a deux exercices de l’imagination :
-l’imagination des enfants, fiction, tisser des histoires en les détourant, pour les faireentrer dans un autre monde, la fiction.
-dans le rêve ou la folie, le sujet adhère aux représentations, l’imagination est productrice de croyance. Il n’y a plus de distance entre réel et imaginaire. C’est l’imagination qui prend le pouvoir.
Dans les 2 cas, on est dans l’imaginaire. L’imaginaire dépasse l’imagination.
Il n’y a pas, entre imagination et images, un lien nécessaire. La question estde savoir comment s’articule l’imaginaire privé, et l’imaginaire collectif.

L’imagination n’est pas forcément une faculté du sujet, elle est soumise à un imaginaire qui lui donne forme.
L’imagination n’est pas nécessairement liée aux images.

Chapitre 1 : De la phantasia à l’imagination

Phantasia : image, imitation
I- Le statut ontologique de l’image chez Platon
1) La fabrication desimages comme mimesis.
a- l’impossible traduction de « phantasia »

-Platon : disposition de l’individu qui le conduit à former des opinions, par l’intermédiaire de sensations. Mixe de sensations et jugements.
Chez Platon, il y une théorie des images, sans imagination.

-Aristote : c’est une fonction cognitive particulière.

-Stoïciens : c’est l’être même de ce qui apparait, c’est le…