Placere et Docere, voilà la règle qui dirige la littérature depuis l’Antiquité. Rallier à son opinion, éclairer ses contemporains, philosopher sur des événements de son temps sont les raisons qui conduisent un auteur à se lancer dans l’écriture d’une œuvre. Or, depuis toujours des Hommes écrivent des apologues pour rallier leur lecteur à leur point de vue. En effet, déjà au VIème siècle avantJ.C., Esope proposait des récits courts à ses orateurs.
Il est donc légitime de nous demander, comment les apologues concilient le plaisant à l’instructif.
Nous verrons donc si les auteurs sont d’accord avec cette citation. Puis, d’une part l’intérêt et la manière d’instruire, d’autre part le but et la façon de plaire.
D’abord si la littérature plait c’est en partie pour instruire. En effet,il est plus facile d’assimiler quand la manière d’apprendre est amusante et distrayante.
Au XVIIème siècle, Dans la préface du premier recueil, La Fontaine illustre le principe du Placere et Docere, par l’exemple de Crassus et Parthes, qu’il a repris dans sa fable le Renard et le Bouc.
De même, selon lui « Les livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux-mêmes la moitié ; ilsétendent les pensées dont on leur présente ». Ainsi, les ouvrages doivent garder la beauté de l’implicite et des allégories. La Fontaine est d’ailleurs connu pour ses fables, où les métaphores sont prépondérantes. Il animalise, en effet, les personnages qu’il veut critiquer ou admirer comme le faisait Phèdre 50ans avant J.C. Mais ces poèmes ont avant tout une morale, leur visée est donc didactique.Ainsi, les fables répondent parfaitement à cette théorie.
Ensuite, les contes pour enfants sont didactiques, notamment avec les morales qu’ils énoncent. Dans Le Petit Chaperon rouge, les frères Grimm conseillent aux enfants de ne pas s’adresser aux inconnus et une pléthore de contes, tels la Belle aux bois dormants ou la Belle et la Bête, expliquent que l’amour est le plus important. Les contessont en général assez courts et plaisants. Et le concept est le même pour les contes philosophiques. Voltaire en a beaucoup écrit dans lesquels il développe, en passant par le récit, des idées qui pourraient aussi bien faire l’objet d’un essai philosophique. Candide propose, lui aussi, une réflexion sur l’optimisme et constitue en fait une sorte de réponse au philosophe Leibniz.
Ainsi, le butdes apologues et contes philosophiques, sont biens de plaire afin de mieux instruire. La Fontaine a d’ailleurs dit que « L’apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l’une le Corps, l’autre l’Âme. Le corps est la Fable ; l’Âme, la Moralité »
Ensuite, l’intérêt d’instruire est avant tout de critiquer, ou remettre en cause comme La Fontaine dans ses Fables, ou d’appeler à laréflexion. Afin de convaincre, les procédés des apologues sont souvent similaires.
La plupart du temps, les apologues sont des récits fictifs et imagés. Ainsi, l’implicite a un rôle important dans la quête à la conviction de l’auteur. Ainsi, comme l’apologue est avant tout un récit imagé, le procédé qui l’emporte est souvent l’allégorie. Prenons l’exemple des Fables de La Fontaine qui mettent enscène des animaux. En effet, dans La cour du Lion, il brosse le portrait d’un roi impitoyable, qui fait exécuter tous ceux qui ont le malheur de lui déplaire. Il dénonce ainsi le pouvoir tyrannique de son époque.
Les apologues qui décrivent le mieux le principe énoncé par Horace sont surement les Fables. Ce sont des courts récits qui raconte une histoire de façon allégorique afin d’illustrerune morale et souvent de dénoncer un principe de son époque. En effet, tout le monde se rappelle des morales des Fables de la Fontaine que l’on a apprit petits : « On a toujours besoin d’un plus petit que soi », « Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute » . Les morales sont présentes dans le récit pour faire réfléchir le lecteur.
Enfin les contes philosophiques sont souvent associés…