Droit

Première scène
Ecran noir, bruit répétitif d’un robinet qui goute, voix-off du héros :
« Tout ça n’est qu’une sale mélasse un sale piège autant que je traine mon cul dans ce bain pas plus pleind’eau que n’en sont les mers et les océans tout ça n’est qu’un foutu bitume bouillant un macadam qui vous crèvera en entrant dans votre bouche sans se priver pour péter vos dents en passant et tomberadans vos entrailles comme une caillasse volcanique en fusion sur une hutte en paille. Nous sommes des œufs de cailles, je suis un œuf de caille. Il faut que je sorte de là, il me faut de l’eau, de l’eaupure, merde il faut que je plonge que je me taille. »
Gros plan sur les yeux du héros qui s’ouvrent.
Il est bien dans son bain, mais en sort précipitamment, se couvrant d’une grande serviette commed’une toge d’empereur romain.
Plan sur sa mère entrain de casser des œufs dans la cuisine, en arrière-plan la porte est ouverte sur le couloir qui mène à la porte extérieure. On entend le hérosdescendre les escaliers en faisant de la trompette avec sa bouche.
« C’est toi mon chéri ? » lance-t-elle sans prendre la peine de regarder son fils entrain de passer.
Il ouvre la porte et sort dansla rue, sa mère fronce un sourcil. Elle va à la fenêtre, pousse le rideau et l’aperçoit au beau milieu de la route à moitié nu, menaçant l’horizon comme s’il tenait une épée.
Elle se met à hurler «Mon Dieu ! Henri ! Il recommence ! Viens vite ! »
Le père sort et se met à courir après le héros. Plan séquence travelling arrière au ralenti, le héros fait une dizaine de mètres avant de plonger surle macadam comme s’il plongeait dans une piscine, le sourire aux lèvres, béat.
Deuxième scène
Ecran noir, bruit de marteau enfonçant des clous, voix-off héros :
« Merde, je n’avais pas pensé à ça.Maintenant que j’ai transformé le bitume en eau que j’y ai plongé je me retrouve dans un merdier obscur totalement obscur quel con bien sûr qu’on voit rien sous le béton mais quel con. Bon, je…